NEW YORK, 29 avril (Reuters) - Avec 704 cas recensés au 26 avril, la rougeole a atteint aux Etats-Unis un nombre de patients sans précédent au cours du quart de siècle écoulé, ont annoncé lundi les autorités sanitaires fédérales.

Pour les Centres de contrôle et de prévention des maladie (CDC), l'épidémie s'explique par la propagation de désinformation autour des vaccins.

Les cas concernent pour une écrasante majorité des enfants qui n'ont pas été vaccinés contre cette maladie virale hautement contagieuse susceptible d'entraîner des complications potentiellement mortelles.

"Les souffrances que nous observons aujourd'hui sont totalement évitables", a commenté le secrétaire américain à la Santé, Alex Azar. "Nous savons que les vaccins sont sûrs parce qu'ils sont parmi les produits pharmaceutiques les plus étudiés", a-t-il insisté.

Des parents américains refusent de vacciner leurs enfants, affirmant malgré les démentis de la science que certains composants entrant dans la fabrication des vaccins risquent de provoquer des cas d'autisme ou d'autres troubles.

La maladie, extrêmement contagieuse, est désormais recensée dans 22 Etats de l'Union. A ce stade, il n'y a pas eu de cas mortels, mais 3% des malades ont souffert d'une pneumonie et 9% ont dû être hospitalisés du fait de complications, a précisé le directeur des CDC, Robert Redfield.

L'épidémie est la plus sévère dans la ville de New York, où plus de 390 cas ont été enregistrés depuis octobre.

Au début du mois, le maire démocrate de la ville, Bill de Blasio, a déclaré une partie de l'arrondissement de Brooklyn en état d'urgence sanitaire en raison de l'épidémie, ordonnant la vaccination des personnes non protégées sous peine d'amende pouvant aller jusqu'à 1.000 dollars.

A la mi-avril, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est alarmée de la forte hausse des cas de rougeole dans le monde. (Gabriella Borter Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)