L'indice des prix à la consommation harmonisé aux normes européennes a augmenté de 1,9% sur un an dans la première économie d'Europe, deux dixièmes de point de moins qu'en juillet, montrent les données en première estimation publiées jeudi par l'Office fédéral de la statistique (Destatis).

Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à une progression de 2,0%.

La Banque centrale européenne a pour objectif une inflation proche de mais inférieure à 2%.

Les pressions inflationnistes ont été les plus manifestes dans le secteur de l'énergie alors que la hausse des prix alimentaires et des services a ralenti ce mois-ci en Allemagne, montrent les données non-harmonisées publiées par Destatis.

Les chiffres de l'inflation dans la zone euro seront publiés vendredi.

L'économie allemande s'appuie essentiellement sur la consommation intérieure alors que les exportations, son moteur traditionnel, souffrent des tensions commerciales à travers le monde. La consommation privée en Allemagne a progressé chaque trimestre depuis début 2013.

Elle devrait rester soutenue avec la faiblesse des taux d'intérêt, le dynamisme du marché du travail et des politiques fédérales destinées à gonfler le pouvoir d'achat des ménages.

"Cela ne reflète que partiellement la vigueur de l'économie intérieure. Les prix de l'énergie fournissent actuellement une puissante contribution positive mais sont très volatils", écrit Jörg Zeuner, de KfW Bank, dans une note à ses clients.

LA BCE DEVRA GARDER SON CAP

"Cet effet lié aux prix de l'énergie devrait s'atténuer dans les mois à venir. En conséquence, l'inflation ne peut rester à son sain niveau actuel à long terme que si les salaires continuent de se développer de manière dynamique", ajoute-t-il.

Sur un mois, l'indice des prix à la consommation harmonisé aux normes européennes est resté stable en Allemagne alors que les économistes attendaient un gain de 0,1%.

En Espagne, quatrième économie de la zone euro, l'inflation a reculé à 2,2% en août, montrent les données officielles publiées jeudi.

Les statistiques allemandes et espagnoles vont dans le sens d'un ralentissement de l'inflation dans la zone euro à 2% ce mois-ci, estime Jack Allen, de Capital Economics, dans une note.

La BCE prévoit d'arrêter à la fin de l'année ses rachats nets d'actifs et de maintenir ses taux d'intérêt à leurs niveaux actuels au moins jusqu'à l'été 2019.

Jack Allen s'attend à un ralentissement de l'inflation dans la zone euro au cours des 12 prochains mois en raison d'un recul attendu de l'inflation dans l'énergie, sans conséquence toutefois sur les projets de la BCE.

"Après tout, nous nous attendons à ce que l'inflation de base augmente, bien que très progressivement, à mesure que la baisse de la sous-utilisation des capacités exerce des pressions à la hausse sur la croissance des salaires. Donc la (BCE) semble devoir garder son cap", écrit-il.

Tableau

(Joseph Nasr, avec Michael Nienaber; Bertrand Boucey pour le service français)

par Joseph Nasr