NATIONS UNIES (Reuters) - La Commission européenne aide les Nations unies et la Turquie dans leurs efforts pour obtenir une extension de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire, avant l'expiration de celui-ci lundi, et est ouverte à "explorer toutes les solutions", a dit un porte-parole à Bruxelles.

Onu et Turquie ont chapeauté en juillet 2022 un accord entre la Russie et l'Ukraine pour permettre le transit et les exportations de céréales en mer Noire en dépit de la guerre, et éviter ainsi une crise alimentaire mondiale.

Des sources au fait des discussions ont déclaré mercredi à Reuters que l'Union européenne envisageait de rattacher au système de paiement SWIFT une filiale de la banque agricole russe Rosselkhozbank afin de permettre les transactions de céréales et d'engrais.

Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a écrit mardi au président russe Vladimir Poutine pour lui proposer que Moscou approuve une extension pour plusieurs mois de l'accord céréalier afin de permettre à Bruxelles de disposer de temps pour relier la filiale de Rosselkhozbank au SWIFT, ont déclaré à Reuters deux sources proches du dossier.

Antonio Guterres a indiqué jeudi, lors d'une visite à Bruxelles, n'avoir toujours pas reçu de réponse du Kremlin. La lettre envoyée à Vladimir Poutine contenait "des propositions concrètes", a-t-il dit à des journalistes, ajoutant avoir espoir que celles-ci permettent de trouver une issue positive.

Selon l'agence de presse officielle russe TASS, Vladimir Poutine n'a pas vu la lettre d'Antonio Guterres mais a fait savoir que Moscou était en contact avec des représentants onusiens.

"Nous pouvons suspendre notre participation à l'accord, et si tout le monde dit une nouvelle fois que toutes les promesses qui nous ont été faites seront remplies, alors qu'ils remplissent leurs promesses. Nous rejoindrons immédiatement l'accord", a dit le président russe à la télévision publique.

Un porte-parole du Kremlin a indiqué que la Russie n'avait pas encore pris de décision finale sur l'accord céréalier.

L'une des principales demandes de Moscou est que Rosselkhozbank soit de nouveau rattaché au SWIFT, après en avoir été exclu en juin 2022 dans le cadre d'un train de sanctions décidées par l'UE à la suite de l'offensive en Ukraine.

La Russie a justifié dans le passé sa menace de rompre l'accord par des demandes restées sans suite s'agissant de ses propres exportations de céréales et d'engrais.

(Reportage Michelle Nichols, avec Foo Yun Chee et Ron Popeski; version française Jean Terzian)

par Michelle Nichols