* Création de plus de 12.500 emplois nets au deuxième
trimestre
    * On reste dans une dynamique favorable à l'emploi, dit
Pénicaud
    * Un rebond attendu par le gouvernement dans les prochains
mois

 (Actualisé avec citations de la ministre du Travail Muriel
Pénicaud et précisions §8 à §14)
    PARIS, 11 septembre (Reuters) - L'emploi salarié en France,
départements d'outre-mer inclus, a stagné au deuxième trimestre
après une hausse confirmée à 0,2% sur les trois premiers mois de
2018, selon les données publiées mardi par l'Insee.
    L'économie française a créé 12.500 emplois nets au dernier
trimestre - avec un solde positif de 24.300 dans le privé et
négatif de 11.800 dans la fonction publique - contre 47.500
(48.000 annoncé précédemment) au premier trimestre.
    Si elle se retrouve en situation de création nette d'emplois
pour le treizième trimestre consécutif, le chiffre publié est le
plus faible depuis le 3e trimestre 2015. 
    Quant aux suppressions nettes d'emplois dans la fonction
publique, il s'agit d'un plus haut depuis le 3e trimestre 2011. 
    L'Insee a revu en baisse les créations d'emplois du premier
trimestre dans le privé, annoncées à 31.000 dans sa première
estimation "flash" publiée le 10 août.
    Sur les douze mois à fin juin, les créations nettes
d'emplois atteignent 207.600, un plus bas depuis le deuxième
trimestre 2016.
    
    UN REBOND ATTENDU 
    Ces résultats confirment le ralentissement de la croissance
de l'économie constaté sur les six premiers mois de l'année, qui
a amené le gouvernement à ramener à la baisse ses prévisions
pour 2018. L'exécutif table maintenant sur une hausse de 1,7% du
PIB.
    "Oui, il a des signaux de ralentissement mais la situation
du marché du travail reste bien orientée. Comparé à cinq ou dix
ans, on est quand même dans une dynamique de création
d’emplois", a déclaré mardi la ministre du Travail, Muriel
Pénicaud.
    Elle évoque les créations d'entreprises, en hausse de 3,8%
au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent et à la
baisse de 0,2 points du taux de chômage au sens du Bureau
international du travail (BIT) sur la même période.
    Les mesures fiscales qui seront introduites en octobre
devraient par ailleurs augmenter le pouvoir d'achat des Français
et favoriser un rebond de la croissance d'ici la fin de l'année,
ajoute-t-elle. 
    Il s'agit entre autres de la suppression des cotisations
sociales restant à la charge des ménages (compensée par la
hausse de la contribution sociale généralisée), ou encore la
diminution d'un tiers de la taxe d'habitation.
    Selon l'économiste Philippe Waechter d'Ostrum Asset
Management, "la dynamique de l'emploi ralentit très vite en
France". 
    "Ce n'est pas simplement un aléa global (prix du pétrole)
qui pèse sur la dynamique conjoncturelle en France comme cela
est évoqué par le gouvernement. Les autres pays européens vont
mieux et leur marché du travail aussi", écrit-il sur Twitter. 
    
    L'INTÉRIM EN BAISSE
    Au deuxième trimestre, la croissance de l'emploi salarié
dans les services marchands a atteint 0,2% (contre 0,3% au
premier trimestre), avec 23.400 créations nettes de postes.
L'intérim a accusé sa première baisse depuis l'été 2014 avec
2.900 postes de moins sur trois mois
    Parallèlement, l'industrie a encore perdu 2.200 postes après
400 au premier trimestre.
    Dans la construction, les créations nettes se sont
poursuivies au même rythme qu'au premier trimestre (+5.000).
    Sur un an, 194.900 emplois ont été créés dans les services,
dont 49.500 dans l'intérim, 25.300 dans la construction et 5.000
dans l'industrie.  Mais 21.300 ont été détruits dans les
services non marchands (dont 28.700 dans le public) en raison
notamment de la baisse des contrats aidés.    
    Dans un communiqué distinct, l'Agence centrale des
organismes de sécurité sociale (Acoss) - qui ne prend en compte
ni l'emploi à domicile ni l'emploi agricole dans son étude -
estime la hausse des effectifs salariés du privé à 0,1% au
deuxième trimestre.
    Elle fait également état d'une progression du salaire moyen
par tête de 0,7% sur le trimestre, après +0,4% au premier
trimestre, et de 2,1% sur un an.
    Au total, la masse salariale du secteur privé a progressé de
0,9% au deuxième trimestre, soit au même rythme qu'au premier
trimestre, et de 3,6% sur un an.
 
    Le communiqué de l'Insee https://insee.fr/fr/statistiques/3610349
      
    Le communiqué de l'Acoss https://bit.ly/2N1u5AG
    
 Le point sur la conjoncture française               
 Graphique: Les chiffres clés de l'économie  http://tmsnrt.rs/2B7G9qP
 
    

 (Yann Le Guernigou, avec Caroline Pailliez)