Madrid (awp/afp) - Le déficit public de l'Espagne a reculé au troisième trimestre à 1,09% du PIB, contre 1,47% à la même période en 2017, grâce à une hausse des rentrées fiscales, a annoncé mardi le ministère des Finances.

Le montant total s'est élevé à 13,2 milliards d'euros en septembre. Madrid a attribué cette diminution du déficit à l'augmentation de 8,3% des recettes sur un an, contre une hausse de 4,9% des dépenses.

Les recettes dues à la TVA ont ainsi grimpé de 7,1% par rapport à la même période en 2017, celles engrangées via l'impôt sur la fortune de 10,5%.

L'Espagne espère sortir en 2018 de la procédure européenne de sanction pour déficit excessif, dont elle est le dernier pays de la zone euro à faire l'objet.

Pour l'année 2018, le gouvernement socialiste vise un déficit de 2,7%.

En 2017, l'Espagne avait respecté pour la première fois son objectif de réduction du déficit public sans le renégocier avec Bruxelles en cours d'année, le ramenant à 3,1% du PIB (contre 6,0% du PIB au sortir de la crise en 2014).

Mais l'Espagne était le seul membre de l'Union européenne dont le déficit public dépassait encore les 3,0% du PIB, selon la dernière analyse de l'Office européen des statistiques Eurostat qui établit à 1,0% du PIB la moyenne enregistrée par les pays membres pour leur déficit en 2017.

Pour l'année 2019, le gouvernement de Pedro Sanchez mise sur un déficit de 1,8%, un objectif "crucial et approprié" selon la dernière analyse du Fonds monétaire international publiée début octobre.

Le gouvernement, au pouvoir depuis juin après avoir renversé par motion de censure le conservateur Mariano Rajoy, et son allié de gauche radicale Podemos ont présenté le 11 octobre un accord de budget anti-austérité pour 2019.

Cet accord prévoit, entre autres, l'indexation des retraites sur l'inflation, l'augmentation du salaire minimum à 900 euros et la hausse de l'impôt sur la fortune, ainsi que la création d'une taxe sur les géants du net.

Son adoption dépendra de la capacité de Pedro Sanchez à s'assurer des appuis au Parlement, où les socialistes sont très minoritaires.

Pour nourrir les recettes, le gouvernement prévoit, comme la Banque d'Espagne, une croissance de 2,6% du PIB tandis que le Fonds monétaire international table sur une croissance de 2,7%.

afp/rp