LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Le déficit cumulé des pays de la zone euro a diminué en 2023 par rapport aux points hauts atteints pendant la pandémie de Covid-19, en dépit de la hausse constatée en France et du niveau toujours élevé enregistré en Italie.

Le déficit public des 20 pays membres de la zone euro a représenté 3,6% de leur produit intérieur brut (PIB) l'année dernière, après 3,7% en 2022, selon les données publiées lundi par Eurostat, l'agence européenne de la statistique. En 2020, le déficit cumulé des pays de la zone euro avait atteint 7%.

La baisse du déficit est en grande partie due à une réduction des aides accordées aux ménages et aux entreprises pour faire face aux coûts de l'énergie, qui avaient grimpé en flèche en 2022 à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie avant de refluer l'année dernière.

Parallèlement, la dette publique cumulée des Etats de la zone euro a reculé à 88,6% du PIB en 2023, contre 90,8% en 2022.

Toutefois, certains grands pays de la zone euro ont continué à emprunter massivement. Selon Eurostat, le déficit public de la France est passé de 4,8% du PIB en 2022 à 5,5% en 2023, tandis que celui de l'Italie s'est réduit beaucoup moins que prévu, de 8,6% en 2022 à 7,4% en 2023.

Dans les deux cas, le déficit dépasse nettement la limite de 3% fixée par les règles budgétaires de l'Union européenne, tandis que la dette publique de ces deux pays dépasse elle aussi largement le seuil fixé.

En réponse à l'important dépassement du déficit français l'année dernière, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé dans sa lettre annuelle au président de la République, publiée dimanche, à une "meilleure efficacité de l'ensemble des dépenses centrales, locales et sociales".

"Le redressement budgétaire s'impose d'abord pour la France : c'est une illusion trop longtemps entretenue que d'espérer résoudre la dérive de nos dépenses en pariant seulement sur une future accélération de la croissance", a écrit François Villeroy de Galhau. "Mais toute l'Europe doit aussi recréer des marges pour financer les dépenses supplémentaires nécessaires (climat, défense, vieillissement) et celles d'avenir porteuses de croissance potentielle (innovation et éducation)", a-t-il poursuivi.

La Commission européenne décidera le mois prochain si elle engage des procédures pour déficit excessif contre les Etats qui ont dépassé le plafond de 3% du PIB.

-Paul Hannon, The Wall Street Journal

(Joshua Kirby a contribué à cet article)

(Version française et contribution Valérie Venck) ed: LBO

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April 22, 2024 05:38 ET (09:38 GMT)