par Dan Peleschuk

KYIV, 23 février (Reuters) - Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré jeudi ne pas avoir connaissance de l'existence d'un projet de la Chine destiné à mettre fin à la guerre en Ukraine, tout en se disant favorable à une rencontre entre représentants de son pays et de Pékin, à la veille du premier anniversaire du conflit.

Proche de la Russie, avec laquelle elle a conclu l'an dernier un partenariat "sans limite", la Chine a fait savoir qu'elle entendait dévoiler dans un document ses propositions pour régler le conflit en Ukraine par la voie politique, en tenant compte des préoccupations sur l'intégrité territoriale, la souveraineté et la sécurité.

Interrogé lors d'un point de presse sur l'éventualité d'une rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping, Volodimir Zelensky a répondu: "Nous aimerions rencontrer la Chine". "C'est aujourd'hui dans l'intérêt de l'Ukraine", a-t-il ajouté au côté du président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, en visite à Kyiv.

Le président ukrainien a tenu ces propos alors que le président russe Vladimir Poutine a annoncé mercredi qu'une visite de Xi Jinping à Moscou était programmée.

Xi Jinping doit prononcer vendredi un "discours de paix", un an après le lancement de l'offensive russe, le 24 février 2022.

Volodimir Zelensky a dit jeudi avoir seulement entendu, via des diplomates ukrainiens, des "choses générales" sur les propositions de la Chine pour une issue au conflit, mais il a ajouté qu'il était encourageant que Pékin envisage de mener une médiation pour la paix.

"Plus les pays - en particulier les pays importants, influents - seront nombreux à songer à des moyens de mettre fin à la guerre en Ukraine, en respectant notre souveraineté, avec une paix juste, plus tôt cela se produira", a estimé le président ukrainien.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a indiqué cette semaine que le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi l'avait informé de certains points de la proposition de Pékin au cours d'une rencontre à New York.

Sans avoir pu consulter le document, il est impossible pour Kyiv d'en tirer des conclusions, a-t-il ajouté.

En visite à Moscou cette semaine, où il s'est entretenu avec Vladimir Poutine et avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, Wang Yi n'a pas évoqué le projet de la Chine, selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Les Occidentaux apparaissent mesurés face à la position de la Chine, entre le projet de celle-ci de parvenir à la paix et la visite de Wang Yi à Moscou, alors que les Etats-Unis ont dit craindre que Pékin se décide à livrer des armes à la Russie.

La dépendance accrue de la Russie à la Chine, du fait notamment des vastes sanctions occidentales la visant à la suite de l'invasion de l'Ukraine, confère à Pékin une potentielle influence quasi-inégalable sur Moscou. (Reportage Dan Peleschuk, avec Max Hunder; version française Nicolas Delame et Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)