PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a exhorté lundi les Occidentaux au "sursaut" face aux avancées de l'armée russe en Ukraine, demandant un soutien militaire et financier renforcé pour Kyiv, dont le sort conditionne selon lui la "sécurité collective".

Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont réunis ce lundi à l'Elysée, à l'initiative du président français, pour une démonstration d'unité et de soutien à l'Ukraine, entrée le 24 février dans sa troisième année de guerre contre la Russie.

L'objectif, selon la présidence française, est d'opposer aux discours martiaux du président russe Vladimir Poutine le volontarisme des Occidentaux, qui "ne permettront pas la défaite de l'Ukraine".

L'armée russe a récemment engrangé de petits succès face à des forces ukrainiennes en manque d'armes et de munitions.

"Sur le front ukrainien, les positions sont de plus en plus dures et nous savons aussi que la Russie prépare des attaques nouvelles, en particulier pour sidérer l'opinion ukrainienne", a déclaré Emmanuel Macron en ouvrant les travaux.

"Le constat collectif est que notre sécurité à tous est aujourd'hui en jeu", a-t-il souligné.

"Nous sommes aujourd'hui (...) au moment d'un sursaut qui est nécessaire de notre part à tous compte tenu de la transformation de la menace d'un point de vue militaire et stratégique", a poursuivi le chef de l'Etat.

"Nous ne souhaitons pas entrer en guerre avec le peuple russe, mais nous sommes déterminés à garder la maîtrise de l'escalade", a-t-il dit, invitant à "voir sur le plan national et collectif comment nous pouvons faire plus, plus en soutien budgétaire, plus en soutien militaire".

A l'Elysée, on souligne que l'objectif de la réunion de Paris est "de faire douter le président Poutine, de casser cette idée qu'il est tenté de faire croire qu'il va gagner".

Et, ajoute-t-on, de n'être "ni 'doomy' ni 'gloomy'", deux termes anglais aux échos fort pessimistes qui ont dominé les commentaires sur l'Ukraine lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, à la mi-février.

Le sommet de Paris, qui se veut "opérationnel", ne devrait toutefois pas déboucher sur de nouvelles aides militaires significatives en faveur de Kyiv.

Le chancelier allemand Olaf Scholz, le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte ainsi que des dirigeants scandinaves, baltes et polonais figurent au nombre des participants.

Les Etats-Unis sont représentés par le secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires européennes et eurasiennes Jim O'Brien, le Canada par le ministre de la Défense Bill Blair.

(Reportage Michel Rose et John Irish, rédigé par Sophie Louet, édité par Tangi Salaün)