Ces dernières semaines, les tensions se sont exacerbées entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en raison du blocage de la seule route donnant un accès direct à la région contestée du Nagorno-Karabakh depuis l'Arménie.

M. Lavrov a déclaré que la Russie était toujours prête à envoyer une mission dans la région dans le cadre de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire dirigée par Moscou dont l'Arménie, mais pas l'Azerbaïdjan, est membre.

Mais l'insistance antérieure d'Erevan à inclure des condamnations du comportement de l'Azerbaïdjan avait fait obstacle.

"Nous avons eu des difficultés liées à la situation en Arménie, lorsque nos amis arméniens ont fait valoir la nécessité d'envoyer une mission de l'OTSC à la frontière avec l'Azerbaïdjan pour y assurer une certaine stabilité", a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse mercredi.

"Nous nous sommes mis d'accord sur un document et sur les paramètres de la mission ... mais il n'a pas été possible de l'accepter, car l'Arménie a commencé à insister pour que le document contienne une condamnation sévère de l'Azerbaïdjan."

La Russie est un allié de l'Arménie, mais s'efforce également d'entretenir de bonnes relations avec l'Azerbaïdjan.

Le dernier accrochage concerne un blocus du corridor Lachin reliant l'Arménie à la région du Nagorno-Karabakh, internationalement reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan mais contrôlée par sa majorité ethnique arménienne, avec le soutien de l'Arménie.

Des Azerbaïdjanais, qui se disent militants écologistes, bloquent la route depuis plus d'un mois dans le cadre de ce qu'ils appellent un différend sur l'exploitation minière arménienne illégale. Erevan affirme qu'il s'agit d'agitateurs soutenus par le gouvernement.

L'impasse est considérée comme un test de la capacité de la Russie à calmer les hostilités dans son arrière-cour.

Les responsables arméniens sont de plus en plus mécontents du refus de Moscou d'utiliser sa force de maintien de la paix dans la région pour mettre fin au blocus, tandis que Moscou a critiqué les tentatives de l'Arménie de faire appel à l'Union européenne pour négocier un règlement.

"Malgré le fait que nous soyons des alliés [...] l'Arménie préfère négocier avec l'Union européenne", a déclaré M. Lavrov mercredi.

Il a ajouté que toute présence de l'UE dans la région sans le consentement de Bakou serait contre-productive.