BRUXELLES (Reuters) - Les chefs d'Etat et de gouvernement européens vont discuter des répercussions de la mutinerie avortée en Russie, alors qu'ils se réunissent jeudi en sommet à Bruxelles pour évoquer des mesures supplémentaires de soutien à l'Ukraine et une aide sécuritaire à celle-ci, en présence notamment du secrétaire général de l'Otan.

Si les événements du week-end dernier en Russie ne figurent pas au programme du sommet, ni ne sont mentionnés dans les projets de communiqués, la Première ministre estonienne Kaja Kallas a fait savoir que les dirigeants de l'UE allaient discuter de la mutinerie lancée puis abandonnée samedi par le groupe paramilitaire russe Wagner.

"Cela va avec certitude être abordé", a-t-elle dit à des journalistes à Bruxelles, à la veille du début du sommet de deux jours, lors duquel seront aussi discutées les questions migratoires, les relations avec la Chine et d'autres questions.

A l'image de plusieurs de ses pairs européens, la dirigeante estonienne a déclaré que la mutinerie mettait en exergue des failles dans le leadership en Russie.

Elle a ajouté avoir vu plusieurs analyses distinctes sur la manière dont cette mutinerie pourrait affecter la guerre en Ukraine et le risque que la Russie représente pour l'Occident.

Il ne faut pas que l'Occident se laisse influencer mais qu'il continue de soutenir l'Ukraine et de renforcer ses propres défenses, a dit Kaja Kallas.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a tenu des propos similaires dans la lettre transmise aux dirigeants de l'UE pour les convier au sommet, notant la nécessité de "réaffirmer notre engagement à soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire", notamment sur les plans financier et militaire.

Un projet de communiqué final du sommet indique que les pays de l'UE sont prêts à contribuer à de futurs engagements sécuritaires envers l'Ukraine, pour "aider l'Ukraine à se défendre sur le long terme, dissuader tout acte d'agression et résister aux efforts de déstabilisation".

Des diplomates ont déclaré que le texte a été proposé par la France, chantre d'une UE au rôle militaire et sécuritaire accru.

Plusieurs pays veulent davantage de détails et s'inquiètent que cette idée entre en conflit avec des démarches impliquant les Etats-Unis et l'Otan s'agissant des engagements à long terme auprès de l'Ukraine, ont dit des diplomates.

"Il y a de nombreuses questions pour de nombreux Etats membres", a déclaré un diplomate d'un pays européen.

(Reportage Andrew Gray, avec John Irish, Julia Payne, Kate Abnett, Philip Blenkinsop et Jan Strupczewski; version française Jean Terzian)

par Andrew Gray