Les États-Unis ont imposé des sanctions à 12 personnes occupant des postes de direction au sein d'AO Kaspersky Lab vendredi, invoquant des risques en matière de cybersécurité, au lendemain de l'annonce par l'administration Biden de son intention d'interdire la vente des logiciels antivirus de l'entreprise russe.

Les sanctions visent les dirigeants de l'entreprise, notamment le directeur du développement commercial, le directeur des opérations, le directeur juridique et le directeur de la communication. Le département du Trésor n'a pas désigné Kaspersky Lab, sa société mère ou ses filiales, ni son directeur général, Eugene Kaspersky.

Les mesures prises aujourd'hui à l'encontre des dirigeants de Kaspersky Lab soulignent notre volonté de garantir l'intégrité de notre cyberdomaine et de protéger nos concitoyens contre les cybermenaces malveillantes", a déclaré le sous-secrétaire au Trésor, Brian Nelson, dans un communiqué.

Ces mesures montrent que l'administration Biden tente d'éliminer tout risque de cyberattaque russe lié au logiciel Kaspersky et de continuer à presser Moscou, alors que son effort de guerre en Ukraine a repris de l'ampleur et que les États-Unis ont épuisé les sanctions qu'ils peuvent imposer à la Russie.

AO Kaspersky est l'une des deux unités russes de Kaspersky Lab placées jeudi sur une liste de restrictions commerciales du ministère du commerce pour avoir prétendument coopéré avec les services de renseignement militaire russes afin de soutenir les objectifs de Moscou en matière de cyberespionnage.

Cette mesure a été assortie jeudi d'une interdiction sans précédent des ventes, des reventes et des mises à jour de logiciels pour les produits Kaspersky aux États-Unis à compter du 29 septembre.

Les autorités américaines estiment que ce logiciel présente de graves risques, en raison de l'influence de la Russie sur l'entreprise, de l'accès privilégié du logiciel aux systèmes informatiques, qui pourrait lui permettre de voler des informations sensibles sur des ordinateurs américains, et de sa capacité à installer des logiciels malveillants et à ne pas diffuser des mises à jour essentielles.

La désignation annoncée vendredi interdit aux entreprises ou aux citoyens américains d'effectuer des transactions commerciales ou financières avec les dirigeants sanctionnés et gèle les avoirs détenus aux États-Unis. (Reportage de Kat Jackson, Doina Chiacu et Alexandra Alper ; Rédaction de Caitlin Webber, Rod Nickel et Louise Heavens)