MINSK, 15 août (Reuters) - Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a sollicité samedi le soutien de Moscou pour faire face à la vague de contestation de ses compatriotes qui contestent le résultat de l'élection présidentielle.

La chef de file de l'opposition, Svetlana Tikhanoskaïa, a appelé vendredi depuis la Lituanie où elle est réfugiée à des rassemblements pacifiques ce week-end dans toute la Biélorussie pour réclamer un nouveau décompte des voix, accentuant la pression sur le régime.

La candidate, qui avait réussi à unifier l'opposition avant l'élection de dimanche dernier, a été créditée d'un peu moins de 10% des voix tandis que l'inamovible président, au pouvoir depuis 1994, était proclamé vainqueur avec un score de 80% des suffrages.

Alexandre Loukachenko, qui s'est entretenu au téléphone avec son homologue russe Vladimir Poutine samedi, a laissé entendre que la contestation en Biélorussie visait à déstabiliser l'ensemble de la région.

"Il ne s'agit plus seulement d'une menace pour la Biélorussie. Défendre la Biélorussie, c'est défendre notre espace, la communauté des états (indépendants, organisée autour de la Russie)... La plupart de ceux qui descendent dans la rue ne le comprennent pas", a-t-il déclaré.

Dans un communiqué cité par les agences de presse russes, le Kremlin a fait savoir que les deux chefs d'Etat s'étaient montrés confiants dans le fait que les "problèmes" seraient bientôt résolus.

"Les forces destructrices ne doivent pas porter atteinte à la coopération entre la Biélorussie et la Russie", a commenté la présidence russe, qui craint de voir se reproduire chez son allié le même scénario qu'en Ukraine en 2014.

Des milliers de Biélorusses se sont rassemblés samedi à Minsk pour déposer des fleurs sur le site où un manifestant a été tué par les forces de l'ordre cette semaine. (Andrei Makhovsky, avec Polina Devitt à Moscou et Andrius Sytas à Vilnius, version française Tangi Salaün)