Moscou, 18 avril (Reuters) - Un tribunal de Moscou a rejeté mardi la demande de libération du journaliste américain Evan Gershkovich, qui restera donc en détention provisoire au moins jusqu'au 29 mai.

Evan Gershkovich, journaliste américain travaillant pour le Wall Street Journal, a été arrêté le 30 mars sur des accusations d'espionnage au profit des Etats-Unis passibles d'une peine de 20 ans de prison. La Maison blanche a estimé que le journaliste était "détenu à tort".

Evan Gershkovich, qui a comparu à l'audience dans un box vitré, est apparu calme et souriant.

Son équipe de défense a demandé qu'il soit libéré contre une caution de 50 millions de roubles (614.000 dollars) fournie par le groupe Dow Jones, propriétaire du Wall Street Journal, ou qu'il soit assigné à résidence, a expliqué aux journalistes l'avocate Tatiana Nojkina.

Le tribunal a rejeté ces deux demandes.

Evan Gershkovich "est d'humeur combative", a déclaré Tatiana Nojkina aux journalistes à l'extérieur du tribunal. "Il est prêt à se défendre et à montrer qu'il est innocent."

Ses avocats ont indiqué qu'ils feraient appel de la décision.

L'audience du tribunal mardi a porté uniquement sur les modalités de détention d'Evan Gershkovich et non sur le fond des accusations portées contre lui.

Le journaliste est détenu à la prison de Lefortovo, anciennement gérée par le KGB sous l'ère soviétique et qui est traditionnellement utilisée pour détenir les personnes soupçonnées d'espionnage et d'autres crimes graves.

L'ambassadrice des Etats-Unis en Russie, Lynne Tracy, a dit lundi avoir rendu visite pour la première fois à Evan Gershkovich.

"Il se sent bien et tient le coup. Nous réitérons notre appel à la libération immédiate d'Evan", a-t-elle déclaré dans un communiqué. (Reportage Reuters ; version française Lina Golovnya et Blandine Hénault)