KYIV, 12 avril (Reuters) - L'Ukraine a comparé mercredi la Russie au groupe Etat islamique (EI) et réclamé une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) après la diffusion en ligne d'une vidéo censée montrer des soldats russes se filmant en train de décapiter un prisonnier ukrainien à l'aide d'un couteau.

Reuters n'a pas pu vérifier dans l'immédiat l'authenticité ni la provenance de ces images montrant un homme en uniforme décapitant un homme qui porte le brassard jaune des militaires ukrainiens.

Qualifiant d'"horrible" cette vidéo, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a souligné la nécessité de vérifier sa véracité. Moscou rejette systématiquement les accusations de crimes de guerre portées à son encontre depuis le début de son invasion de l'Ukraine en février 2022.

"Il y a quelque chose que personne au monde ne peut ignorer : combien ces bêtes sauvages tuent facilement", a réagi le président ukrainien Volodimir Zelensky dans un message vidéo.

Sur son compte Twitter, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kouleba a jugé "absurde" de voir la Russie, "qui est pire que l'EI, présider le Conseil de sécurité des Nations unies".

"Les terroristes russes doivent être chassés d'Ukraine et l'Onu doit les poursuivre pour ces crimes", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, son ministère a demandé que la CPI "enquête immédiatement sur une nouvelle atrocité de l'armée russe".

Hanna Maliar, vice-ministre ukrainienne de la Défense, a de son côté appelé les internautes à ne pas divulguer le nom de la victime jusqu'à ce que son identité soit officiellement établie par les autorités de Kyiv. Elle a également appelé à ne pas relayer les images. "Souvenez-vous, l'ennemi veut nous effrayer et nous affaiblir", a-t-elle dit.

Le SBU, le service de sécurité ukrainien, a dit avoir ouvert une enquête pour crime de guerre présumé.

"Hier, une vidéo est apparue sur internet montrant la nature monstrueuse des occupants russes - torturant un prisonnier ukrainien et le décapitant", a écrit le SBU dans un message sur la plate-forme Telegram.

A Genève, la mission de surveillance des droits de l'Homme des Nations unies en Ukraine s'est dite horrifiée par cette vidéo "particulièrement atroce".

Parallèlement à la vidéo de décapitation, une autre vidéo montre des corps mutilés de prisonniers de guerre ukrainiens présumés, a-t-elle dit.

"De manière regrettable, ce n'est pas un incident isolé", a commenté la mission dans un communiqué. (Reportage Max Hunder, Dan Peleschuk, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)