LONDRES (Reuters) - Le président américain Joe Biden, en visite en Grande-Bretagne, a rencontré lundi le roi Charles pour discuter de lutte contre le changement climatique, après avoir rendu visite au Premier ministre britannique, Rishi Sunak, et avoir salué l'amitié "sans faille" avec son allié proche.

Joe Biden se trouve en Grande-Bretagne dans le cadre d'un voyage dans trois pays européens, qui sera marqué par le sommet de l'Otan à Vilnius (Lituanie), mardi et mercredi, lors duquel les dirigeants de l'Alliance entendent afficher leur soutien à l'Ukraine, sans toutefois l'accepter comme membre pour l'heure.

Les deux parties ont minimisé la rencontre de Joe Biden avec Rishi Sunak, leur cinquième rencontre en cinq mois, la décrivant comme la continuation de discussions de longue date, alors qu'il s'agit de la première visite de Joe Biden à Downing Street en tant que président.

"C'est une excellente occasion de poursuivre nos conversations", a dit Rishi Sunak à Joe Biden alors qu'ils étaient tous les deux assis dans le jardin de Downing Street.

"Nous avons beaucoup de choses à nous dire", a répondu Joe Biden.

"Notre relation est sans faille. Il est impossible de rencontrer un ami plus proche et un allié plus grand", a-t-il ajouté.

Après avoir passé moins d'une heure avec Rishi Sunak, Joe Biden s'est rendu au château de Windsor pour rencontrer le roi Charles, la partie la plus médiatisée de son court voyage en Grande-Bretagne.

Joe Biden, qui n'a pas assisté au couronnement du roi en mai, conformément à la pratique de longue date des présidents américains, devait discuter du changement climatique à Windsor, une cause pour laquelle le roi britannique milite depuis plus de cinq décennies.

Joe Biden et le roi Charles devaient prendre le thé avant de discuter de moyens d'accroître les financements privés pour lutter contre le changement climatique, une menace prise très au sérieux par le président américain et le monarque britannique.

S'exprimant devant des journalistes à bord d'Air Force One, dimanche, sur le trajet à destination de Londres, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche a noté que Joe Biden avait un "respect immense" pour l'engagement spécifique du roi Charles sur la question climatique.

La rencontre du dirigeant britannique et du dirigeant américain intervient à un moment où Rishi Sunak a été critiqué pour son engagement envers les questions environnementales.

Jake Sullivan a ajouté que le président américain espérait renforcer sa relation personnelle avec Charles, qu'il ne connaît pas très bien mais avec lequel il a eu cette année une conversation téléphonique "incroyablement chaleureuse".

Joe Biden et Rishi Sunak devaient échanger leurs notes en amont du sommet de l'Otan, qui débutera mardi et sera dominé par la question ukrainienne.

Joe Biden a demandé à agir avec prudence s'agissant de l'entrée de Kyiv dans l'Otan, citant le risque de voir l'Alliance être entraînée dans la guerre avec la Russie du fait du pacte de défense mutuelle.

"Je ne pense pas qu'il y ait une unanimité au sein de l'Otan sur la question d'amener ou non l'Ukraine dans la famille de l'Otan maintenant, à ce moment-ci, en pleine guerre", a dit le président américain dans un entretien à CNN diffusé dimanche.

Le voyage de Joe Biden a lieu quelques jours après qu'il a accepté d'envoyer des armes à sous-munitions américaines à l'Ukraine.

Interdites par plus de 100 pays, dont la Grande-Bretagne, les armes à sous-munitions sont considérées comme une menace pour la population civile car elles libèrent généralement un grand nombre de petites bombes qui peuvent tuer sans discrimination sur une vaste zone.

La Russie, l'Ukraine et les États-Unis n'ont pas signé la Convention sur les armes à sous-munitions, qui interdit leur production, stockage, utilisation et transfert.

Un porte-parole de Rishi Sunak a déclaré que la décision américaine avait été difficile, imposée à Washington par la Russie.

(Reportage Steve Holland et Jarrett Renshaw, avec la contribution d'Elizabeth Piper, Michael Holden et Gerhard Mey à Windsor ; version française Jean Terzian et Lina Golovnya, édité par Kate Entringer)

par Steve Holland et Gerhard Mey