La livre sterling a atteint son plus haut niveau depuis deux semaines face à l'euro jeudi, après qu'une enquête de la Banque d'Angleterre (BoE) ait montré que les attentes des entreprises britanniques en matière d'inflation des prix de vente s'étaient refroidies.

Le panel des décideurs de la BoE a montré que les attentes en matière d'inflation des prix à la production pour l'année à venir sont tombées à 5,3 % au cours des trois mois précédant juin, contre 5,4 % au cours des trois mois précédant mai, soit le chiffre le plus bas depuis mars 2022.

Mais les paris selon lesquels le taux d'intérêt de la BoE culminera à 6,5 % en février ont limité les gains de la livre sterling, les traders se demandant si la monnaie britannique sera affectée par des augmentations de taux qui pourraient peser davantage sur l'économie.

La BoE surveille de près les indicateurs économiques afin de déterminer le nombre de hausses de taux nécessaires pour contrôler l'inflation.

Dans une interview accordée à la BBC et diffusée jeudi, le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, a déclaré que la BoE devait fixer le taux d'intérêt "pour ramener (l'inflation britannique) à 2 %".

"Les marchés restent très sensibles à tout nouveau développement du côté des prix et aux attentes toujours assez agressives de la BoE en matière de resserrement", a déclaré Francesco Pesole, stratège de change chez ING.

Les attentes concernant d'autres hausses de taux augmentent. Mercredi, les marchés monétaires prévoyaient que les taux de la BoE atteindraient leur maximum en mars 2024, soit 6,28 %.

Il y a un mois, on s'attendait à un maximum d'environ 5,3 % d'ici la fin de l'année, avec une première baisse quelques mois plus tard.

La livre était en hausse de 0,4 % contre le dollar à 1,2754 $ à 1023 GMT, marchant vers un plus haut de 14 mois qu'elle a touché contre le billet vert le mois dernier.

Face à l'euro, la livre était en hausse de 0,17% à 85,30 pence, son plus haut niveau face à la monnaie unique depuis le 21 juin.

Les traders ont également surveillé les données économiques pour des signes de l'impact du resserrement monétaire de la BoE dans l'économie.

La construction de maisons britanniques a chuté en juin au rythme le plus élevé depuis plus de 14 ans, si l'on exclut les deux mois du début de la pandémie de COVID-19, car les taux d'intérêt ont fait grimper les coûts d'emprunt et ont freiné la demande, selon une enquête réalisée jeudi.

L'indice S&P Global/CIPS des directeurs d'achat dans le secteur de la construction est tombé à 48,9 en juin, son plus bas niveau depuis cinq mois, contre 51,6 en mai, en deçà des prévisions des économistes (51,0) selon un sondage Reuters et du niveau de 50 qui sépare la croissance de la contraction.

Alors que les conditions ont pesé sur l'ensemble du secteur de la construction, la baisse a été entraînée par un effondrement brutal de la composante "construction de logements".

L'indice PMI tous secteurs de S&P, qui comprend les données PMI des services et de l'industrie manufacturière publiées en début de semaine, est tombé à 52,5 en juin, son niveau le plus bas depuis trois mois, contre 53,8 en mai.