La banque centrale de Nouvelle-Zélande a maintenu le taux d'escompte à 5,5 % mercredi, mais a ouvert la porte à une politique monétaire moins restrictive au fil du temps si l'inflation ralentit comme prévu.

La décision était conforme aux attentes des 32 économistes interrogés par Reuters, qui prévoyaient que la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande (RBNZ) laisserait le taux d'escompte à son plus haut niveau depuis près de 16 ans pour la huitième réunion consécutive.

"Le Comité a convenu que la politique monétaire devra rester restrictive. L'ampleur de cette restriction sera tempérée au fil du temps, conformément à la baisse attendue des pressions inflationnistes", indique le communiqué.

Le commentaire était plus pessimiste que lors de la réunion précédente en mai, lorsque le Comité avait déclaré que la politique monétaire devrait rester restrictive pendant une "période prolongée" et avait indiqué qu'une hausse des taux était possible si l'inflation n'était pas maîtrisée.

Le dollar néo-zélandais a chuté de 0,74 % pour atteindre 0,6085 $, les marchés ayant anticipé le début des réductions de taux, tandis que les taux de swap à deux ans ont chuté de 11 points de base pour atteindre leur niveau le plus bas en six mois, à savoir 4,6850 %. Cela implique maintenant des réductions de 25 points de base en octobre.

La RBNZ a déclaré que la politique monétaire restrictive avait considérablement réduit l'inflation des prix à la consommation et qu'elle s'attendait à ce que l'inflation globale revienne dans la fourchette cible de 1 % à 3 % au second semestre de cette année, contre 4 % au premier trimestre.

"Certaines pressions sur les prix d'origine intérieure restent fortes. Mais il y a des signes que la persistance de l'inflation va s'atténuer en fonction de la baisse des pressions sur les capacités et des intentions de tarification des entreprises", a déclaré la banque centrale.

La banque centrale ne publie pas d'indicateurs économiques mis à jour ni de prévisions concernant le taux officiel d'escompte lors des révisions de la politique monétaire, comme celle annoncée mercredi.

Parmi ses pairs, la RBNZ a été la première à retirer les mesures de relance de l'ère pandémique. Elle a relevé ses taux de 525 points de base depuis octobre 2021 afin de freiner l'inflation dans le cadre du resserrement le plus agressif depuis l'introduction du taux officiel d'escompte en 1999.

Les hausses de taux ont fortement ralenti l'économie, bien que des données récentes aient montré que la Nouvelle-Zélande est sortie d'une récession technique au premier trimestre 2024 avec une croissance de 0,2 %. (Reportage de Lucy Craymer ; Rédaction de Jamie Freed)