Soutenu par le recul provisoire des spéculations autour d‘une nouvelle action de la BCE, la monnaie unique rejoint des seuils qui avaient plusieurs fois contenu les cours l’an passé alors que la Réserve Fédérale semble bien décidée à maintenir le cap du tapering.

Les craintes de déflation se dissipent en Europe après que la Commission européenne ait qualifié le risque de « marginal », estimant que la hausse des prix à la consommation atteindrait 1.0% en 2014 et 1.3% en 2015. La veille, l’inflation de la région au titre du mois de janvier avait été révisée en hausse de 0.7 à 0.8% sur un an tandis que qu’elle se stabilise en février, surpassant les attentes des économistes. Pourtant, la hausse des prix ralentit en Allemagne et nous restons bien loin du niveau cible de la BCE (proche de 2%) dans l’Union monétaire, laquelle devrait ainsi être contrainte à une nouvelle action à moyen terme.

Aux Etats-Unis, les minutes de la FED et les propos de Janet Yellen au Sénat suggèrent qu’une réduction des rachats d’actifs devrait se poursuivre au rythme de 10 milliards de dollars par mois jusqu’à une interruption totale des injections à l’automne tandis qu’aucune action sur les taux ne devrait intervenir d’ici là. Même si les argentiers américains surveillent de près la moins bonne tenue des statistiques macroéconomiques, à l’image du taux de croissance du quatrième trimestre révisé de 3.2 à 2.4% sur un an, ils l’imputent pour le moment essentiellement à un hiver rigoureux. A ce stade, seul un ralentissement durable de la consommation altérant leurs prévisions pourrait dévier la banque centrale de sa ligne directrice.

L’Euro a donc toutes les chances de commencer à s’affaiblir en 2014, d’autant que la chute de la production manufacturière chinoise à un point bas de 7 mois, combinée à la dégringolade du Yuan et aux craintes de surchauffe du marché immobilier de l’empire du Milieu, pourrait contribuer à tasser l’appétit du risque en favorisant un repli vers le billet vert.

Graphiquement, l’Euro rejoint notre résistance majeure à 1.3807 USD, laquelle représente un point optimal de vente contrarienne. La faiblesse de l’inflation et la cherté de la devise devraient en effet empêcher la monnaie unique d’évoluer durablement au-delà de ce seuil et l’initiation de positions short sur ces niveaux élevés bénéficie d’un potentiel de gain élevé malgré le risque inhérent aux contres.