L’impasse qui persiste entre la Maison Blanche et le Congrès plombe le Dollar face aux principales devises mais le recul de la monnaie américaine s’essouffle face à l’Euro, également tiré à la baisse par les agences de notation, le ministre des Finances allemand et une adjudication italienne décevante.

Moody’s puis Standard and Poor’s ont rapidement emboîté le pas de Fitch sur le dossier grec en dégradant chacune la note de la dette de la péninsule. De trois crans pour la première, un échelon au-dessus du défaut de paiement. De deux crans pour la seconde, qui a assorti sa note d’une perspective négative, estimant que le nouveau plan d’aide équivalait à un « défaut partiel ». Fidèle à ses habitudes, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble enfonçait le clou indiquant qu’il refuserait de signer « un chèque en blanc » pour le rachat d’obligations de pays en difficulté par le FESF, mesure pourtant autorisée au terme du sommet de Bruxelles la semaine passée. Du coup, les taux espagnols et transalpins se tendent à nouveau d’autant qu’une émission obligataire italienne vient ce jeudi de rencontrer un succès limité, les coûts de financement du pays ayant sensiblement augmenté.

Heureusement pour la monnaie unique, le billet vert reste lui aussi dans le collimateur des cambistes alors que républicains et démocrates peinent toujours à s’entendre au sujet du relèvement du plafond de la dette, à quelques jours seulement d’un possible défaut de paiement du Trésor. Surtout les formules concoctées par chacun des deux camps politiques manquent de crédibilité et les investisseurs commencent à anticiper un abaissement de la note de la dette américaine à court terme par les agences de notation.

Techniquement, la parité évolue en tendance neutre à moyen terme. Vendeurs d’euros, nous visons toujours 1.4153 USD mais en l’absence de position, il est préférable de rester à l’écart en raison d’un manque de visibilité manifeste. La faiblesse relative de chacune des deux devises majeures du marché nous donne en revanche de sérieuses opportunités de vente face à des monnaies refuges telles que le Yen ou le Franc suisse, lequel semble moins visé que la devise nippone par une intervention des autorités locales.