Richard Barley,

The Wall Street Journal

Les marmites que surveillent les opérateurs marchés ne sont pas sur le point de bouillir - pour le moment du mois. L'indice Dow Jones refuse obstinément la barre de 20.000 points, et le prix de l'euro s'est élevé sensiblement au-delà d'un dollar. Pour les marchés des changes, le moment de fêter la parité n'est pas encore venu.

L'aversion au risque soutient l'euro

Lundi, l'euro se traitait à plus de 1,07 dollar, un sommet depuis six semaines, nettement au-delà du point bas de 1,04 dollar touché par la monnaie unique en décembre. Il s'agit davantage d'un mouvement de faiblesse du billet vert que de vigueur de l'euro : l'indice dollar du WSJ (face à un panier de devises) à perdu près de 2% depuis le début de l'année.

L'aversion au risque constitue l'un des soutiens de l'euro, alors que les investisseurs s'interrogent au sujet des choix politiques de Donald Trump dans le sillage d'un discours d'intronisation qui a suscité des inquiétudes en raison de son protectionnisme. Tant que ce ne sont pas des facteurs propres à l'Europe qui entretiennent l'aversion au risque, celle-ci tend à favoriser à l'euro, l'important excédent commercial du bloc européen offrant un argument de poids à sa devise. La volatilité des marchés tend également à mettre les taux américains sous pression, ce qui affaiblit le dollar.

L'influence des banques centrales diminue

L'importance des politiques monétaires, principale influence de l'évolution des changes ces dernières années, semble se réduire. La grande question désormais est sur le niveau de divergence économique que la politique de Donald Trump risque de provoquer.

Une accélération de la croissance pourrait amener la Réserve fédérale à un biais plus restrictif, réveillant les pressions haussières sur les taux des obligations américaines et sur le dollar. Le rapatriement éventuel des liquidités détenues par les compagnies américaines dans leurs filiales à l'étranger pourrait aussi bénéficier au dollar.

Le vrai test pour l'euro interviendra au deuxième trimestre

Le grand test pour l'euro risque d'intervenir pendant la période de mars à juin. D'ici là, les investisseurs devraient obtenir une vision plus complète de la politique américaine, pendant que l'agenda politique européen sera chargé, les élections néerlandaise en mars et française en avril-mai mettant en lumière l'euro-scepticisme. Le potentiel d'un retour de l'euro-dollars à parité avant cette période dépend donc des propos et des actions de Donald Trump.

-Richard Barley, The Wall Street Journal

(Version française Guillaume Bayre) ed : ECH