Bien que soutenue par les récentes réserves de la banque centrale américaine confirmant la baisse de régime du billet vert au cours des dernières semaines, la monnaie unique peine toujours à rebondir en raison des incertitudes qui entourent les négociations entre la Grèce et ses créanciers.

Une fois encore, les minutes de la dernière réunion de la Réserve Fédérale nuancent largement les conclusions qu‘on pouvait tirer du communiqué initial publié par l’institution le 28 janvier dernier. Alors qu’un ton plutôt serein se dégageait du premier document, les inquiétudes des argentiers américains quant à une hausse de taux prématurée apparaissent plus clairement dans cette seconde publication.

Certes, les statistiques parues depuis la fin du mois dernier confortent une telle position alors que seul le dernier rapport mensuel sur l’emploi n’a pas déçu les attentes des économistes parmi les indicateurs majeurs. Mais on peut également s’interroger sur la volonté supposée de la FED de lever le pied face à la déferlante d’actions expansionnistes observée chez ses principales consœurs ces derniers temps, laquelle a contribué à pousser inexorablement le Dollar vers des niveaux nocifs pour les exportateurs américains.

De l’autre côté de l’Atlantique, malgré la reprise de l’économie allemande qui tire la croissance européenne vers le haut, les discussions tumultueuses entre Athènes, l’UE, la BCE et le FMI contiennent les assauts successifs de la monnaie unique. En dépit de l’optimisme de façade du trésorier grec Yanis Varoufakis, les deux réunions extraordinaires de l’Eurogroupe destinées à débloquer la situation budgétaire du pays se sont logiquement soldées par un échec.

D’un côté, le gouvernement grec semble déterminé à tenir ses promesses de campagne et à s’affranchir des mesures d’austérité imposées par la Troïka. De l’autre, ses créanciers, l’Allemagne en tête, rejettent en bloc la possibilité de soutenir la péninsule au-delà du 28 février, même provisoirement, sans une poursuite de ces réformes initialement prévues par le programme d’aide. Une telle concession serait un très mauvais signal envoyé à l’opinion publique de plusieurs autres pays périphériques et un accord parait donc peu probable à ce stade. Athènes devrait par ailleurs être en mesure d’assumer seule ses prochaines échéances, mineures, jusqu’à la mi-juillet prochain, de quoi laisser planer le doute sur l’avenir de la Grèce encore un certain temps.

Graphiquement, l’Euro oscille au sein d’un trading range étroit d’à peine 200 points (1.1287-1.1472 sur notre graphique en données quotidiennes). Alors que la devise européenne reste vouée à tracer de nouveaux points bas à terme, nous coupons finalement notre position longue, en nous appuyant sur l’aspect trop aléatoire du contexte actuel. Nous repasserons alors vendeurs dès lors qu’une sortie interviendra par le bas ou nous prendrons à l’inverse le contrepied d’un mouvement haussier qui ramènerait les cours vers 1.1570 USD.