New York (awp/afp) - La monnaie unique européenne faiblissait un peu vendredi en raison d'un essoufflement de l'activité en zone euro, renforçant les attentes de nouvelles baisses de taux, entamées par la Banque centrale européenne (BCE) en juin.

Vers 18H40 GMT, l'euro glissait de 0,09% face au billet vert, à 1,0692 dollar pour un euro, et se repliait de 0,06% face à la livre à 84,60 pence pour un euro.

Le dollar index, qui mesure le billet vert par rapport à un panier de monnaies, grimpait de 0,21% à 105,81 points.

"Le dollar est ferme dans un contexte d'aversion au risque mais les fourchettes d'évolution restent étroites", a indiqué Shaun Osborne de Scotiabank.

La reprise de l'activité du secteur privé s'est fortement essoufflée dans la zone euro en juin, l'activité manufacturière enregistrant même son plus fort repli depuis six mois, selon l'indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global.

L'indice, calculé sur la base de sondages d'entreprises, a glissé à 50,8, contre 52,2 en mai. Supérieur à 50, il indique certes une modeste progression de l'activité.

"Les indices PMI se sont dégradés en Europe, le mauvais rêve continue d'empirer", a commenté Carl Weinberg de HFE.

"Le secteur manufacturier est plus bas que terre. Nous en concluons que la dégradation de l'économie vers une récession se poursuit".

Ces données "suggèrent qu'une reprise solide de l'économie de la zone euro n'est pas une affaire acquise", et confortent l'idée que la BCE "réduira ses taux deux fois de plus cette année", a estimé, plus mesurée, Franziska Palmas, de Capital Economics.

Après une phase inédite de durcissement monétaire, l'institution monétaire européenne a commencé début juin à abaisser ses taux directeurs. Servant de référence, le taux sur les dépôts est passé de 4% à 3,75%.

Par ailleurs, l'indice PMI composite a également baissé en juin en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Bien que mentionnée par le communiqué officiel, l'influence des prochaines élections législatives anticipées en France sur ce résultat est à relativiser, estime Franziska Palmas, car l'indice français "avait commencé à baisser en mai, avant le début des troubles politiques".

Dans un contexte d'élections législatives au Royaume-Uni début juillet, la Banque d'Angleterre (BoE) a choisi de conserver ses taux inchangés jeudi, à 5,25%, laissant cependant monter les spéculations sur une première baisse de taux en août lors de sa prochaine décision.

Aux Etats-Unis, l'indice composite des directeurs d'achats (PMI) a légèrement progressé que ce soit dans les services ou l'activité manufacturière. C'est en tout cas le meilleur score depuis l'été 2022, ce qui a soutenu le dollar.

La Banque nationale suisse (BNS) a de son côté de nouveau abaissé son taux directeur, d'un quart de point, pour le porter à 1,25%, l'inflation plus faible en Suisse que dans de nombreux autres pays lui donnant davantage de marge de manoeuvre.

La devise helvétique poursuivait son repli, cédant 0,34% face au billet vert, à 0,8944 franc suisse pour un dollar et -0,24% par rapport à l'euro à 0,9563 franc suisse.

Le yen pour sa part continuait de glisser, s'approchant des 160 yens pour un dollar, un niveau capable de remettre l'idée d'une nouvelle intervention sur la table, estimaient les analystes.

        Cours de vendredi Cours de jeudi

        18H40 GMT               21H00 GMT

EUR/USD 1,0692                  1,0702

EUR/JPY 170,64                  170,09

EUR/CHF 0,9563                  0,9539

EUR/GBP 0,8460                  0,8455

USD/JPY 159,59                  158,93

USD/CHF 0,8944                  0,8913

GBP/USD 1,2638                  1,2657

afp/rp