Ni l’évolution des politiques monétaires, ni la situation liée aux dettes souveraines de l’Euroland, les deux thèmes privilégiés par les cambistes ne plaident en faveur de la devise européenne ces dernières semaines. En effet, si le seuil critique de 1.50 USD menaçait de céder début mai, le ton moins restrictif de la BCE et les déboires de l’économie grecque pèsent sur la devise européenne, victime de ventes massives.

Du côté des banques centrales, alors que les derniers propos du président de la BCE se sont avérés moins hostiles à l’inflation, repoussant les perspectives de nouvelle hausse de taux initialement attendue en juin, le Quantitative Easing II de la Réserve Fédérale arrive à son terme le mois prochain. L’ensemble contribue à réduire le fossé qui existe entre deux stratégies opposées et incite les marchés à arbitrer en faveur du billet vert.

Mais l’orientation de l’Euro reste suspendue à l’urgence de la situation en Grèce, plus que jamais acculée par le poids de sa dette. Un an après l’aide extérieure de 110 milliards accordée au pays, l’Allemagne, la Commission européenne et le FMI se prononcent en faveur d’un prolongement de la durée des emprunts d’Etat grecs. Si la France et la BCE restent en revanche hostiles à de telles mesures, aucune décision ne devrait être prise avant juin et le résultat de l’examen des comptes de la péninsule hellénique, actuellement diligenté à Athènes par des experts internationaux.

Graphiquement, en donnés hebdomadaires, la monnaie unique retrace au contact d’une précédente résistance à 1.4030 USD et de sa moyenne mobile 20 semaines, toujours largement orientée à la hausse. Cette configuration technique pourrait ainsi encourager un prochain rebond du cours mais le manque de visibilité actuelle, tant sur le front des décisions monétaires que sur celui des dettes souveraines, nous pousse à nous tenir à l’écart de la parité.