NEW DELHI - La France et L'Inde ont signé hier un protocole d'accord pour l'achat de 36 avions Rafale fabriqués par Dassault Aviation et François Hollande a fait état de progrès importants vers la vente à l'Inde de six réacteurs EPR construits par Areva.

Les questions financières qui restent à régler dans le contrat Rafale le seront dans les prochains jours, a souligné le président français, au deuxième jour de sa visite en Inde.

En matière de nucléaire civil, la France espère conclure "d'ici un an" la vente de six réacteurs de nouvelle génération EPR à l'Inde mais le Premier ministre indien Narendra Modi n'a pas évoqué le dossier, contesté dans son pays, lors de la conférence de presse.

Alstom a de son côté signé un contrat avec la compagnie ferroviaire Indian Railways pour la fourniture de 800 locomotives. Le groupe français avait annoncé en novembre avoir remporté des contrats d'un montant total de plus de 3,7 milliards d'euros, entre autres pour la fourniture de 800 locomotives électriques et des services de maintenance associés.

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ROME - Le président iranien, Hassan Rohani, a entamé hier en Italie sa première visite officielle en Europe, qui le conduira également demain et jeudi en France.

Au cours de sa visite, premier déplacement à l'étranger depuis la levée des sanctions économiques et financières contre l'Iran mi-janvier, des entreprises italiennes devraient signer avec la République islamique des contrats d'un montant total compris entre 15 et 17 milliards d'euros, a-t-on appris auprès du gouvernement italien.

Hassan Rohani, dont la visite initialement prévue en novembre avait été reportée à la suite des attentats de Paris, sera reçu en audience aujourd'hui au Vatican par le pape François.

Il rejoindra demain la France, avec une première réunion avec des représentants de grandes entreprises, avant un entretien jeudi avec François Hollande

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AMSTERDAM - Il est fort probable que le groupe Etat islamique et d'autres organisations djihadistes préparent de nouvelles opérations d'envergure en Europe, notamment en France, déclare Europol, qui se fait l'écho d'avertissements déjà lancés par de hauts responsables européens de la sécurité.

"Il y a tout lieu de s'attendre à ce que l'EI, des terroristes inspirés par l'EI ou quelque autre groupe terroriste d'obédience religieuse commettent de nouveau une attaque terroriste quelque part en Europe, en particulier en France, destiné à faire de nombreuses victimes parmi la population civile. Cela s'ajoute à la menace d'attaques de la part d'éléments isolés, qui n'a pas diminué", estime Europol.

Les attaques du 13 novembre à Paris et Saint-Denis "semblent indiquer une évolution vers une stratégie plus large d'internationalisation, consistant à attaquer en particulier la France, mais en envisageant aussi des attentats dans d'autres pays membres de l'UE dans un proche avenir", indique Europol dans un rapport de huit pages.

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AMSTERDAM - Les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne, réunis hier à Amsterdam, ont demandé à la Commission européenne de préparer les mesures juridiques pour permettre le maintien, si nécessaire pour deux ans, des contrôles frontaliers rétablis par certains pays membres de l'espace Schengen face à la crise migratoire.

Les ministres ont également mis la pression sur la Grèce, fermement invitée à faire plus pour contrôler l'arrivée de migrants sur son sol et menacée par certains pays d'être exclue de l'espace Schengen.

Selon les chiffres publiés vendredi par Frontex, l'agence européenne des frontières, 108.000 migrants sont arrivés en Grèce en décembre, ce qui porte le total pour ce pays à 1,04 million en 2015, soit cinq fois plus que l'année précédente.

L'UE a pris l'an dernier des mesures, notamment financières, pour aider Athènes à faire face à cette situation mais de nombreux Etats membres jugent que le gouvernement grec n'a pas répondu à leurs attentes. Sur les cinq centres d'enregistrement des migrants ("hot spots") que la Grèce était censée mettre en place, un seul est aujourd'hui opérationnel.

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GENEVE - Les discussions sur les participants invités aux négociations de Genève sur la Syrie sont toujours en cours mais Staffan de Mistura, émissaire spécial de l'Onu, a bon espoir que le processus de transition politique s'ouvre vendredi pour une durée de six mois.

Ce dialogue auquel doivent participer, sous l'égide de l'Onu, des représentants du régime syrien et de l'opposition aurait dû s'ouvrir aujourd'hui en Suisse.

Des divergences sur la composition de la délégation des opposants et rebelles syriens de même que les conditions posées par ces derniers (arrêt des bombardements, levée des encerclements de villes) ont empêché de tenir ce calendrier.

BEYROUTH - L'armée syrienne a repris hier aux rebelles une ville stratégique dans la province de Deraa, lui permettant de sécuriser ses voies de ravitaillement entre Damas et le sud de la Syrie, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Cette localité de Cheikh Maskine se situe à un carrefour entre les régions de Soueïda, Kouneïtra, Deraa et Damas. Elle relie aussi les parties orientale et occidentale de la province de Deraa.

L'armée a lancé son offensive sur Cheikh Maskine fin décembre et elle a bénéficé d'un appui aérien russe et syrien. Elle pourrait désormais pousser son offensive vers le mont Al Harra, point culminant de Deraa.

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BENGHAZI, Libye - Le parlement libyen reconnu par la communauté internationale a rejeté hier le gouvernement d'union proposé dans le cadre du plan de réconciliation soutenu par l'Onu et censé résoudre la crise politique et le conflit armé dans le pays.

Des députés réunis à Tobrouk ont expliqué que le gouvernement d'union proposé, constitué de 32 membres, avait été rejeté car il comprenait trop de portefeuilles. Selon eux, le Conseil présidentiel, qui siège à Tunis, a dix jours désormais pour présenter une liste de ministres moins longue.

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PARIS - Manuel Valls a annoncé hier, sans plus de précision, que la future réforme du Code du travail modifierait le mode de rémunération des heures supplémentaires pour assouplir les contraintes de la durée légale du temps de travail à 35 heures.

L'ancien ministre de la Justice, Robert Badinter, a remis au Premier ministre des propositions qui serviront de base à la réforme que présentera la ministre du Travail, Myriam El Khomri, le 9 mars prochain en conseil des ministres.

Déterminé à "déverrouiller" les 35 heures, Manuel Valls a dit l'importance de "sortir des postures" en revoyant "sans attendre les règles" tout en donnant "le plus de place possible à l'accord d'entreprise".

Il a souligné que la durée légale du travail et le droit à la compensation pour les heures supplémentaires seraient inscrits dans la future loi sur le travail.

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PARIS - Un vol sur cinq sera annulé aujourd'hui dans les aéroports français en raison d'un préavis de grève pour l'emploi et les salaires des syndicats de la fonction publique, qui touche aussi les hôpitaux et l'éducation.

Les taxis seront également en grève dans toute la France pour protester contre la concurrence des VTC (voitures de tourisme avec chauffeur), dont ils réclament la suppression. Des blocages sont à prévoir aux abords des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly, près de Paris.

La journée de mobilisation devrait être globale.

Selon le ministère de l'Education nationale, 13% des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) ont déclaré leur intention de faire grève.

A l'appel de CGT, FO, Solidaires et FSU, les fonctionnaires entendent protester contre leur système de rémunération, tandis que dans l'Education nationale, la réforme du collège est mise en question par l'intersyndicale.

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NANTES - La justice a autorisé hier l'expulsion d'opposants historiques au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) mais sans astreinte financière, ce qui pourrait prolonger pendant des mois l'occupation du site.

Le juge de l'expropriation du tribunal de grande instance de Nantes a autorisé l'expulsion immédiate de quatre exploitations agricoles et de trois familles. Huit autres familles ne seront expulsables que dans deux mois.