VIENNE, 11 mars (Reuters) - L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n'enverra pas d'observateurs pour superviser le référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie dans la mesure où elle juge celui-ci illégal, a déclaré mardi son président.

Selon l'agence de presse russe RIA, les autorités de la région ont invité l'OSCE à dépêcher une mission afin de veiller au bon déroulement du scrutin, qui doit avoir lieu dimanche.

"Dans sa forme actuelle, le référendum (...) est en contradiction avec la Constitution ukrainienne et doit être considéré comme illégal", estime dans un communiqué le ministre suisse des Affaires étrangères, Didier Burkhalter, dont le pays assure la présidence tournante de l'organisation.

"Pour qu'un référendum portant sur l'autonomie ou la souveraineté de la région de Crimée soit valable, il faut qu'il soit conforme à la Constitution ukrainienne et à la législation internationale", a-t-il ajouté.

Il a donc "écarté l'éventualité d'envoyer une mission d'observation pour le référendum prévu (...) puisque les critères pour qu'une telle décision s'inscrive dans le cadre de la Constitution ne sont pas remplis".

Une porte-parole de l'organisation basée à Vienne avait auparavant expliqué que seul un Etat membre pouvait lancer une invitation, ce qui excluait de fait la région autonome de Crimée.

La semaine dernière, des observateurs de l'OSCE se sont vus interdire l'accès à la péninsule, dont les forces russes ont pris le contrôle après la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch. (Simon Carraud pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief)