Zurich (awp) - Le nombre de transactions (acquisitions et prises de participations) d'investisseurs chinois au niveau des entreprises suisses a plus que doublé au cours de l'exercice écoulé, dans le sillage de la tendance constatée en Europe. En 2016, les Chinois ont investi près de 86 mrd USD sur le Vieux Continent, dont plus de la moitié en Suisse, révèle mercredi une étude réalisée par le cabinet de conseil EY.

L'année écoulée a vu le nombre d'acquisitions et prises de participations chinoises dans des sociétés suisse passer à onze. A l'échelle européenne, 309 entreprises sont concernées. Avec 44 mrd USD, la reprise de Syngenta par ChemChina représente à elle seule plus de 95% du volume total des 45,8 mrd provenant d'investisseurs de la République Populaire en Suisse. En 2015, celui-ci s'était monté à 4 mrd USD.

La Suisse se place ainsi au 6e rang des destinations favorites pour les investissements chinois en termes de transactions. En Europe, la palme revient à l'Allemagne, avec 68 acquisitions, suivie du Royaume-Uni (47), la France, l'Italie et les Pays-Bas.

En termes de volume, la Suisse arrive bien entendu en tête avec la reprise de Syngenta. Viennent ensuite l'Allemagne (12,6 mrd USD) et le Royaume-Uni (9,6 mrd USD).

"L'intérêt des entreprises chinoises pour des acquisitions en Europe est toujours énorme", constate Ronald Sauser, responsable fusions et acquisitions (M&A) pour EY Suisse, cité dans l'étude. Il ajoute que les investisseurs chinois sont prêts à débourser des sommes importantes pour prendre pied sur de nouveaux marchés et renforcer leur position dans le segment des hautes technologies.

Toutefois, cette forte activité transactionnelle de la part des investisseurs de l'Empire du Milieu a suscité la réaction des milieux professionnels et politiques. Ces derniers ont critiqué à plusieurs reprises le fait que ces opérations sont réalisées essentiellement par des entreprises d'État, et que les entreprises européennes ne jouissent pas des mêmes droits en Chine.

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