VIENNE, 26 avril (Reuters) - Après une vive résistance aux pressions de ses partenaires européens, l'Autriche ne semble plus totalement fermée à la levée sous certaines conditions du secret bancaire pour les comptes détenus dans ses établissements par des étrangers.

Les dirigeants des deux grands partis de la coalition gouvernementale, à l'issue de deux semaines de difficiles négociations, ont mis au point une série de propositions dans ce sens, qui seront présentées aux autres pays de l'UE désireux de prendre à bras-le-corps le dossier de la fraude fiscale.

La ministre des Finances, Maria Fekter, qui s'était jusqu'ici montrée intraitable sur le maintien du secret bancaire, a annoncé qu'elle défendrait ces propositions à Bruxelles.

L'Autriche est le seul des 27 pays de l'UE qui n'a toujours pas accepté les règles européennes sur l'échange automatique d'informations concernant les comptes bancaires détenus dans des pays étrangers, un principe que le Luxembourg s'est engagé ce mois-ci à appliquer à partir de 2015.

Le chancelier autrichien Werner Faymann, un social démocrate, et ses partenaires conservateurs du Parti populaire (ÖVP) ont tenu à souligner que cette concession sur la levée du secret bancaire ne concernait pas les personnes soumises à l'impôt en Autriche.

L'Autriche exige que les échanges d'informations bancaires répondent aux critères de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et tiennent compte des accords bilatéraux qu'elle a passés avec la Suisse et le Liechtenstein.

La conformité aux critères de l'OCDE implique, outre l'échange d'informations bancaires, l'échange de données sur les propriétaires d'entreprises ou de fondations. (Michael Shields et Georgina Prodhan; Guy Kerivel pour le service français)