Zurich (awp/ats) - Les groupes helvétiques en mains familiales ont affiché une meilleure performance au cours de la dernière décennie. Leur croissance et leur rentabilité s'est avérée supérieure en moyenne, selon une étude de Credit Suisse.

Dix ans après sa première étude sur les entreprises familiales internationales, Credit Suisse a examiné à la loupe pour la première fois les groupes helvétiques à capitaux familiaux. Dans l'ensemble, ces derniers ont fait mieux que leurs pairs en Europe et dans le monde, mais aussi que les sociétés suisses non familiales.

Depuis 2006, les entreprises suisses en mains familiales ont enregistré une croissance des ventes supérieure d'environ 200 points de base en moyenne à celle de leurs compatriotes non familiales. Côté financier encore, les premières présentent des bilans en moyenne plus solides que les secondes et que les firmes à capital familial dans d'autres régions du monde.

Les groupes helvétiques contrôlés par leurs fondateurs ou leurs héritiers s'avèrent aussi plus profitables. Sur le long terme, leur taux de rentabilité interne des investissements (CFROI) a régulièrement dépassé celui des autres firmes. Idem pour les rendements sur le cours des actions, observe l'étude.

FIRMES PLUS ÂGÉES

Au total, Credit Suisse a examiné 18 sociétés familiales suisses, sur un échantillon global de 923 compagnies, dont plus de la moitié (56%) localisées en Asie. Parmi elles, des poids lourds tels que Roche, Richemont, Lafargeholcim, Schindler, Swatch ou encore EMS-Chemie et Kudelski.

Pour appartenir à la catégorie des entreprises familiales, au moins 20% de l'actionnariat doit être directement détenu par les fondateurs, ou leurs descendants, selon les critères retenus par la banque. Et 20% au moins des droits de vote aussi.

Les entreprises asiatiques familiales sont les plus représentées dans l'étude de Credit Suisse, surtout les chinoises. En revanche, à l'aune de la capitalisation boursière, les américaines dominent, avec une moyenne de 21,7 milliards de dollars (21,05 milliards de francs suisses), devant les européennes (13 milliards).

Avec une capitalisation boursière moyenne de 22 milliards de dollars, les groupes helvétiques raflent la 4e position mondiale. Le secteur de la santé y contribue pour plus de moitié.

Les firmes familiales dans les pays émergents s'avèrent nettement plus jeunes que celles des pays industrialisés. En Europe, l'âge moyen s'inscrit à 82 ans. En Suisse, il culmine à 86 ans, avec un pic de 160 ans en moyenne pour les entreprises industrielles.

PAS UNE QUESTION DE TAILLE

L'âge semble jouer un rôle sur la performance. De manière générale, les groupes en mains de la première génération affichent de meilleurs rendements. Mais ce n'est pas parce que les dirigeants qui succèdent aux fondateurs sont moins engagés dans la conduite des affaires.

De plus petite taille, les plus jeunes firmes enregistrent aussi une croissance plus vive. Credit Suisse en conclut simplement que les entreprises "anciennes" ont un modèle d'affaire plus "mûr".

La taille du capital détenu par la famille fondatrice ou sa descendance n'a en revanche pas d'influence sur la performance. C'est surtout dans quelle mesure les intérêts de l'entreprise sont alignés avec ceux des fondateurs qui sera déterminant.

Même si les groupes familiaux helvétiques sont en moyenne plus âgés, ils investissent davantage dans la recherche et le développement que leurs pairs ailleurs dans le monde et sont plus généreux en matière de dividendes. Mais ils restent plus conservateurs que les entreprises locales non familiales, avec un taux de distribution inférieur de 2% en moyenne.

ats/buc