Baden (awp) - Les acteurs suisses de la vente en ligne se tournent de plus en plus vers l'international pour soutenir leur croissance. Lors de la Swiss e-commerce conference (SeC), Carlo Terreni, directeur de Netcomm Suisse, a soutenu jeudi que les e-commerçants helvétiques ont de nombreux atouts pour se déployer à l'étranger et que la tendance devrait encore se renforcer dans les années à venir.

L'image de marque de la Suisse, gage de confiance et de qualité, profite aux affaires des acteurs de ce marché, qui pèse pour 11,9 mrd CHF en Suisse et continue de grandir d'année en année, a déclaré M. Terreni dans son discours d'ouverture à Baden.

Pour renforcer la place du commerce en ligne suisse, une motion visant la création d'un label de certification a été déposée au Conseil des Etats, a confirmé son dépositaire, le sénateur PDC Beat Vonlanthen. L'objectif est d'élargir les débouchés à l'étranger pour les acteurs helvétiques du e-commerce et d'améliorer leur compétitivité.

Pour recevoir le label "Buysafe.swiss", les entreprises devront montrer qu'elles sont établies en Suisse, qu'elles ont recours à un prestataire de solution de paiement suisse et que les données sont gérées et stockées dans le pays. Enfin, au niveau logistique, la ponctualité des livraisons devra être garantie.

"D'autres pays ont déjà lancé de tels labels, mais en Suisse, nous profitons d'une image de marque solide et connue sur laquelle nous pouvons capitaliser", souligne M. Terreni. Selon lui, le nouveau label pourrait à la fois doper les ventes en ligne à l'étranger et inciter des entreprises étrangères à s'établir en Suisse.

FORTE CONCURRENCE À L'ÉTRANGER

Si le potentiel de croissance à l'export est grand pour les e-commerçants suisses, la concurrence à l'international est dans le même temps toujours plus forte. Les achats en ligne réalisés sur des sites étrangers atteignent un montant de 3,2 mrd CHF, soit 26,5% du total des dépenses.

Ainsi, 60% des consommateurs en ligne commanderaient hors des frontières, notamment en Allemagne, en France, en Chine et aux Etats-Unis, principalement motivés par des prix plus bas et la disponibilité des produits, indique l'étude. Ces chiffres montrent que les opportunités ne sont pas entièrement exploitées par les e-commerçants suisses, soulignent les auteurs.

L'évolution de la réglementation pourrait changer quelque peu la donne. Actuellement, les achats sur internet ne sont pas taxés si le montant de TVA est inférieur à cinq francs suisses. Mais dès 2019, les commandes sur internet seront soumises à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les entreprises étrangères devront la facturer aux clients suisses.

Dans la matinée, l'Association Suisse de vente à distance et GfK ont publié leurs projections pour l'année en cours. Les ventes e-commerce devraient progresser de 9% pour atteindre 8,5 mrd CHF en 2017, dont 1,5 mrd réalisés directement à l'étranger.

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