La monnaie unique européenne perdait toujours du terrain face au billet vert vendredi midi, et elle est d'ailleurs bien partie à cette heure pour terminer la semaine sur une baisse de l'ordre de 1%. Les créations de postes aux Etats-Unis devraient focaliser l'attention des opérateurs, cet après-midi. En attendant vers 12 heures 40, 'euro cède 0,20% à 1,3126 dollar.

La baisse est également de mise contre le yen (- 0,24% à 105,3 yens l'euro), le sterling (- 0,09% à 0,8122), le franc suisse restant pour sa part étale à 1,2015 franc l'euro.

Le discours tenu par Mario Draghi, hier depuis l'Espagne, n'a que partiellement apporté des réponses au fameux 'pacte de croissance' qu'il entend instituer en parallèle du 'pacte de stabilité'.

L'économiste de la banque canadienne Desjardins, Mathieu D'Anjou, commentait ce matin : 'à son avis (celui de M. Draghi), il faut poursuivre l'assainissement des finances publiques, mais il faut aussi mettre la croissance économique au centre de l'agenda de l'Union européenne. (...) Ces réformes devront se faire sur le plan national, mais il sent la nécessité d'une certaine discipline commune qui pourrait mener à une intégration fiscale. Il voit aussi certains besoins pour des dépenses en infrastructure et il invite les gouvernements à privilégier la compression des dépenses courantes plutôt que la hausse des taxes ou la réduction des dépenses en capital.'

Pour le directeur général du courtier CMC Markets France, Fabrice Cousté, “Mario Draghi qui persiste dans le sens d'une stimulation coordonnée favorable à la croissance”, qui serait devenue le “nouveau credo de la zone euro”. Résumé de la direction envisagée par le patron de la BCE pour augmenter le dynamisme de l'économie européenne : “'commencer par des réformes structurelles favorisant l'emploi et la création d'entreprises selon le Président de la BCE.”

En attendant, rien de concret ne s'annonce à court terme, ni nouveau LTRO, ni baisse des taux.

Notons que ce matin, les dernières statistiques provenant de la zone euro n'étaient guère encourageantes. Certes, on a appris que les ventes du commerce de détail avaient augmenté de 0,3% dans la zone euro en mars 2012 par rapport à février, a indiqué Eurostat.

Mais l'indice PMI final Markit Composite de l'activité globale dans l'Eurozone s'est replié de 49,1 en mars à 46,7 en avril, et s'affiche à un niveau nettement inférieur à son estimation flash (47,4). Ce qui indique donc le plus fort repli de l'activité depuis octobre dernier, mais aussi le taux de contraction parmi les plus élevés depuis le milieu de l'année 2009.

'Conformes à une baisse trimestrielle du PIB de l'ordre de 0,5%, les dernières données de l'enquête suggèrent la possibilité d'un troisième trimestre consécutif de contraction', s'alarme Chris Williamson, Chief Economist à Markit.

Les marchés de devises devraient toutefois s'en tenir à des écarts modérés avant le point d'orgue statistique de la semaine, le rapport fédéral sur l'emploi américain. Après 120.000 créations de postes en mars, le marché table sur de 160.000 à 170.000 en avril, selon les consensus disponibles.

“Plus que jamais, les Etats-Unis ont besoin de nombreuses créations d'emplois pour nourrir la consommation de ménages et permettre un retour de la confiance', estiment les analystes d'Aurel BGC, qui se montrent plus prudents avec une attente de 135.000 créations. Chez Natixis, on était encore plus réservé encore avec une anticipation de 110.000 seulement. A suivre.


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