Sur le marché des changes ce mercredi midi, la monnaie unique européenne saluait l'accord “à l'arraché” conclu entre Démocrates et Républicains deux heures environ après le début de la nouvelle année. A court terme, le pire est évité” du côté américain, soulageant ainsi l'appétit pour la devise refuge (le dollar US). Vers 13 heures 20, l'euro gagne ainsi 0,49% contre le billet vert à 1,3260 dollar, ainsi que 1% face au yen à 115,43 yens.

La tendance est à la neutralité du côté du sterling britannique (+ 0,01% à 0,8131) et une certaine mesure contre le franc suisse (+ 0,12% à 1,2088 franc l'euro).

Sur un an, face à ces quatre devises, l'euro a respectivement varié de + 2,4%, + 16%, - 2,5% et - 0,6%.

Selon les cambistes de RTFX, le sentiment positif qui porte les devises relativement plus risquées que la valeur refuge, soit le dollar US au premier chef, “provient de l'accord conclu in extremis au sujet d'une menaçante 'falaise fiscale'”.

Ainsi, à Washington D.C., “le Sénat et la Chambre des représentants ont approuvé une proposition de loi qui évitera les conséquences d'une 'falaise fiscale'. Les allocations chômage seront prolongées jusqu'à la fin de 2013 et l'augmentation des impôts touchera seulement les individus avec un revenu supérieur à 400.000 dollars, entre autres mesures”, ajoute le courtier.

“Après avoir été validé par le Sénat, lundi, à 89 voix contre 8, l'accord a ensuite été définitivement validé, le 1er janvier par la Chambre des représentants”, ajoute Barclays Bourse.

L'effet fortement négatif pour l'économie américaine qu'aurait entraîné la hausse automatique des recettes et les baisses des dépenses, d'un total de 600 milliards de dollars (4% du PIB américain) a donc été évité. Mais tout n'est pas réglé pour autant.

Ainsi, RTFX se montre prudent, car cet accord de dernière minute n'efface pas tous les doutes : “bien que rassurante, cette avancée a seulement gagné du temps car elle échoue à régler le problème de la réduction des dépenses publiques. Les dirigeants américains devront trouver de nouvelles manières de gérer la limite de l'emprunt public dans les semaines à venir.”

'Cette question sera dans les prochaines semaines au centre des attentions des investisseurs, d'autant plus que le plafond maximal d'endettement des Etats-Unis (16.400 milliards de dollars) vient d'être atteint', signale de son côté Barclays Bourse.

Chez Natixis, le ton est plus négatif : 'l'accord qui a été trouvé n'est pas la 'belle affaire' que tout le monde espérait. Certes, sa conclusion lève l'hypothèque du 'précipice budgétaire', mais il ne résout en rien les problèmes budgétaires à long term'.

Du côté statistique, l'année 2012 se termine sur une forte récession dans le secteur manufacturier de la Zone euro, d'après l'indice PMI de Markit qui s'inscrit à 46,1 en décembre, en repli par rapport au mois dernier (46,2) et à son estimation flash (46,3). 'Les fabricants devraient rester confrontés à une conjoncture difficile en 2013 bien que les perspectives s'améliorent légèrement, la demande semblant se renforcer sur certains marchés à l'export clés tels que les Etats-Unis et la Chine', prévient un économiste de Markit.

En revanche, le secteur manufacturier du Royaume-Uni renoue avec l'expansion en fin d'année, à en croire l'indice PMI qui est passé de 49,5 en novembre à 51,4 le mois dernier.

L'indice des directeurs d'achat ISM aux Etats-Unis doit aussi être dévoilé en milieu d'après-midi, ainsi que les dépenses de construction immobilière pour le mois de novembre.


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