Pékin (awp/afp) - L'activité manufacturière en Chine a connu une accélération légère et inattendue en novembre, selon un indice gouvernemental publié jeudi, se reprenant quelque peu après le violent essoufflement d'octobre, même si la conjoncture du géant asiatique demeure fragile.

L'indice des directeurs d'achat (PMI) publié par le Bureau national des statistiques (BNS), un organisme gouvernemental, s'est établi à 51,8, contre 51,6 en octobre et 52,4 en septembre.

Ce baromètre, fondé notamment sur les carnets de commandes des entreprises, est jugé annonciateur de la conjoncture future dans la deuxième économie mondiale: un chiffre supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité, et en-deçà d'une contraction.

Or, dopé par un sursaut de la demande et des commandes à l'exportation, le chiffre de jeudi s'avère bien meilleur qu'anticipé: après le ralentissement marqué d'octobre, les analystes sondés par l'agence Bloomberg tablaient sur un nouveau ralentissement du secteur, à 51,4.

"L'industrie manufacturière maintient une dynamique de progression stable", profitant d'une embellie à la fois sur les volumes de l'offre et de la consommation, a observé Zhao Qinghe, analyste du BNS.

Pour autant, "on observe un affaiblissement dans certains secteurs", comme le raffinage pétrolier et la métallurgie, a-t-il averti.

De fait, la conjoncture reste précaire: le régime impose aux groupes industriels de sabrer leurs capacités de production excédentaires pour réduire les émissions polluantes durant l'hiver, un objectif environnemental devenu prioritaire aux yeux de Pékin --ce qui avait déjà plombé la production industrielle du pays en octobre.

De même, le ralentissement du secteur immobilier et de la construction, un pilier de la croissance chinoise, persiste suite aux restrictions adoptées par les grandes villes pour endiguer la flambée de la pierre.

Enfin, les autorités, engagées dans des efforts de désendettement et de lutte contre les risques financiers, tendent à réduire les dépenses publiques et les mesures de soutien à l'économie.

Dans ce contexte, "on peut douter que la dynamique (positive) de l'activité manufacturière pourra se maintenir longtemps", réagissait Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics.

"Le secteur va devoir, dans les mois qui viennent, affronter des vents contraires grandissants: campagne anti-pollution, ralentissement de l'expansion du crédit, soutien fiscal réduit et essoufflement de l'immobilier", énumère-t-il.

Un autre indicateur PMI, calculé de façon indépendante et publié par le groupe de médias Caixin, sera diffusé vendredi et lui aussi décortiqué par les marchés.

afp/fr