(Actualisé avec ministre autrichien, quatre derniers paras)

BERLIN, 21 janvier (Reuters) - Le ministre allemand de l'Intérieur a déploré jeudi la décision unilatérale de l'Autriche d'instaurer des quotas de demandeurs d'asile et un renforcement des contrôles à ses frontières.

"La décision de l'Autriche ne concerne que l'Autriche. Nous nous concentrons sur une solution européenne", a déclaré Thomas de Maizière.

"Nous misons sur les solutions européennes communes qui ont été approuvées mutuellement et nous souhaitons éviter aussi longtemps que possible les solutions nationales, en particulier celles qui ont des conséquences pour les autres", a ajouté le ministre allemand.

L'Autriche veut limiter le nombre de demandeurs d'asile à 1,5% de la population, une mesure étalée sur les quatre prochaines années. Environ 90.000 personnes, soit un peu plus de 1% des 8,5 millions d'habitants du pays, ont déposé des demandes d'asile l'an passé.

Cette initiative va à l'encontre des efforts déployés par l'Allemagne pour dégager une solution européenne avec le soutien de la Turquie.

Interrogé par Reuters jeudi en marge du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Sebastian Kurz, a déclaré que la décision de Vienne était un "signal d'alarme" adressé à Bruxelles.

"A mon avis, nos mesures peuvent aider l'Europe à trouver plus rapidement un accord", a-t-il dit. "Ces mesures que nous avons prises, c'est un signal d'alarme envoyé à Bruxelles qui doit comprendre que les choses doivent aller plus vite."

"Le fait que l'Allemagne ait renvoyé des réfugiés à sa frontière avec l'Autriche nous a posé un défi encore plus grand", a ajouté Sebastian Kurz.

"Chaque Etat doit pouvoir décider par lui-même. Je respecte la voie que l'Allemagne a choisie. Mais je demande aussi qu'on comprenne que nous, avec 90.000 réfugiés l'an dernier, nous en avons accepté proportionnellement (à notre population) plus que l'Allemagne. Nous sommes tout simplement submergés." (Tina Bellon et Noah Barkin; Pierre Sérisier et Guy Kerivel pour le service français)