MOSCOU, 24 octobre (Reuters) - Standard & Poor's a confirmé vendredi la note souveraine de la Russie, située un cran au-dessus de la catégorie spéculative, prévenant toutefois qu'un déclassement pourrait intervenir si de nouvelles sanctions étaient imposées à Moscou en raison de son rôle dans le conflit ukrainien.

L'agence de notation a confirmé la note à long terme BBB- et la note court terme A3, qu'elle avait abaissées en avril. S&P a dit qu'un déclassement pourrait également se produire si les politiques monétaire et de changes de la Russie perdait de leur souplesse.

S&P maintient donc une perspective négative.

Les analystes et des hauts fonctionnaires russes ne croient pas à un nouveau déclassement, les premiers estimant que les fondamentaux de la Russie correspondent à une note en catégorie d'investissement. Le ministre des Finances, Anton Silouanov, a quant à lui jugé exagérées les craintes d'un abaissement de la note.

Un conseiller économique du président Vladimir Poutine a même jugé qu'un déclassement nuirait à la réputation de S&P.

Pour les marchés, l'hypothèse d'un basculement de la Russie en catégorie "junk" ne semble toutefois pas totalement irréaliste: le rendement de l'emprunt russe à 10 ans et les CDS ont côtoyé leurs niveaux les plus hauts cette semaine.

Le rouble a fin subi un choc vendredi en touchant des plus bas records contre le dollar et l'euro. Il a perdu 22% face au billet vert depuis le début de l'année, du jamais vu depuis 1998. (Alexander Winning et Lidia Kelly, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)