MINSK, 14 juin (Reuters) - Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a promis mardi de "réprimer fermement" les manifestations contre sa politique économique, qui se traduit par des mesures d'austérité destinées à sortir le pays de la crise.

La situation économique et sociale s'est dégradée dans l'ancienne république soviétique où la crise a provoqué fin mai une dévaluation du rouble de 36% et entraîné une forte hausse de l'inflation.

Durant le week-end, la police a dispersé sans ménagements des rassemblements à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne.

Des dizaines de personnes ont bloqué un point de passage à la frontière pour protester contre la décision des autorités de restreindre les quantités d'essence et d'autres produits qui peuvent être sortis du pays en vue d'être revendus avec profit en Pologne.

"Ils organisent des manifestations parce qu'on ne les autorise pas à sortir du pays du carburant, des cigarettes et d'autres biens sans payer de taxes", a dit mardi le président Loukachenko, dont les propos étaient rapportés par l'agence de presse BelTA.

"L'opposition à Minsk utilise les réseaux sociaux sur internet pour appeler à la grève (...) Ce sont des spéculateurs. Je vais regarder, observer et je frapperai fort afin qu'ils ne puissent pas fuir à l'étranger", a ajouté le chef de l'Etat, au pouvoir depuis seize ans.

Les appels à manifester se multiplient via les réseaux sociaux sur internet et, la semaine dernière, des automobilistes se sont rassemblés dans le centre de Minsk pour dénoncer la hausse du prix de l'essence.

Un vidéo de l'opposition diffusée sur internet appelle la population à manifester dans la capitale et à entamer une grève générale à compter du 3 juillet.

Minsk estime que l'inflation pourrait atteindre 39% cette année et la banque centrale biélorusse a perdu depuis janvier un quart de ses réserves de change en essayant de soutenir le rouble.

La Biélorussie, qui vient de relever ses taux directeurs de 14 à 16%, attend de la Russie une assistance financière de l'ordre de trois milliards de dollars (deux milliards d'euros), en échange d'un plan de privatisations. (Andrei Makhovsky; Pierre Sérisier et Guy Kerivel pour le service français)