par Nidal al-Mughrabi, Mohammad Salem et Maayan Lubell

LE CAIRE/GAZA/JÉRUSALEM, 4 juillet (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devait réunir jeudi soir son cabinet de sécurité pour examiner la réponse du Hamas à la proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a déclaré une source proche du chef du gouvernement.

Avant cette réunion, Benjamin Netanyahu consultera l'équipe de négociateurs israéliens, a ajouté la source.

Le Hamas a répondu mercredi à la proposition de cessez-le-feu présentée fin mai par le président américain Joe Biden, qui prévoit notamment la libération des quelque 120 otages encore aux mains du groupe islamiste dans l'enclave palestinienne.

Le Hamas a fait montre de souplesse sur certaines clauses, ce qui pourrait mener à un accord-cadre si Israël donnait son assentiment, selon un dirigeant palestinien au fait des efforts de médiation.

Le Hamas, qui n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire, a déclaré que tout accord devait mettre fin à neuf mois de conflit et mener à un retrait total de l'armée israélienne de la bande de Gaza.

Le gouvernement israélien répète qu'il n'acceptera que des pauses temporaires des combats tant que le Hamas n'aura pas été éradiqué.

Le projet d'accord "global" destiné à mettre fin au conflit armé opposant depuis le 7 octobre le Hamas palestinien à l'armée israélienne a été présenté par Joe Biden comme un plan d'inspiration israélienne.

Une première phase prévoit un cessez-le-feu de six semaines dans la bande de Gaza, complété d'un retrait des troupes israéliennes des zones densément peuplées de l'enclave palestinienne, afin de permettre la libération d'otages israéliens - il serait question dans un premier temps des femmes, des personnes âgées, blessées ou malades.

En échange, le plan évoque l'élargissement de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens. Cette trêve de six semaines serait également mise à profit pour favoriser le retour des civils palestiniens déplacés dans le nord de l'enclave.

"TROP C'EST TROP"

En parallèle, les deux parties en conflit négocieraient un cessez-le-feu permanent.

Si un accord intervenait, une deuxième phase s'ouvrirait alors avec l'arrêt définitif des combats, le retour de tous les otages israéliens et le retrait complet de l'armée israélienne de la bande de Gaza. Une troisième phase serait consacrée à la reconstruction du territoire dévasté.

Dans la bande de Gaza, les Palestiniens restaient prudents.

"Nous espérons que c'est la fin de la guerre, nous sommes épuisés, on ne peut plus encaisser de nouvelles déceptions ou reculades", a déclaré Youssef, père de deux enfants, désormais réfugié à Khan Younès, dans le sud de l'enclave.

"Toutes les heures de cette guerre, des gens meurent, des habitations sont détruites. Trop c'est trop. Je le dis à mes dirigeants, à Israël et au monde", a-t-il déclaré à Reuters via une application de discussion.

Des chars ont tiré en direction de plusieurs zones de l'est de Khan Younès jeudi après que l'armée israélienne a émis un ordre d'évacuation.

De nombreux Palestiniens cherchaient un refuge à la suite de l'ordre d'évacuation, qui concerne également la ville de Rafah. C'est le plus important ordre d'évacuation depuis celui imposé à 1,1 million de personnes dans le nord de l'enclave en octobre dernier.

Les avions et chars israéliens ont bombardé les régions de Shejaia, Sabra, al-Daraj et Tuffah, dans le nord de la bande de Gaza, tuant plusieurs Palestiniens, dont des enfants, et faisant plusieurs blessés, selon des dirigeants de l'enclave palestinienne. (Version française Zhifan Liu, édité par Sophie Louet)