RAMALLAH, Cisjordanie, 26 avril (Reuters) - Un monastère et couvent catholique situé près de Bethléem a perdu vendredi une bataille judiciaire de sept années contre la construction du mur de séparation israélien sur ses terres, ont annoncé ses avocats.

Le projet d'extension du mur israélien dans la région a été validé en appel, a annoncé la Société Saint-Yves, une organisation catholique de défense des droits de l'homme agissant pour le compte du monastère salésien.

Le mur, un mélange de fils barbelés, de murs de béton et clôtures en métal qu'Israël a commencé à ériger en 2002 en réponse à une série d'attentats suicide palestiniens, entourera le couvent de trois côtés et le coupera de l'essentiel de ses terres, indique la Société Saint-Yves dans un communiqué.

Dans cette vallée du Crémisan, les moines et les soeurs salésiennes de Don Bosco entretiennent des vignobles et des oliviers sur des collines en terrasse non loin des colonies de peuplement israéliennes. Une école rattachée au couvent accueille 400 enfants du voisinage.

Pour la Société Saint-Yves, le projet de mur constitue une "violation du droit et des conventions internationales protégeant les minorités religieuses et le droit à l'éducation et à la liberté de religion".

Environ 50.000 Palestiniens chrétiens, dont 17.000 catholiques, vivent parmi quatre millions de musulmans en Cisjordanie et à Gaza.

La quasi-totalité des Palestiniens chrétiens se trouvent sur une vingtaine de kilomètres entre Ramallah, Jérusalem-Est et Bethléem, une zone enserrée dans un labyrinthe de colonies juives, de routes réservées aux Israéliens et de murs de béton.

La barrière de séparation, érigée essentiellement sur les territoires occupés et non sur la "ligne verte" qui constituait la frontière israélienne de facto avant la Guerre des Six-Jours de 1967, est considérée illégale par la Cour pénale internationale (CPI).

Le président israélien Shimon Peres doit rencontrer le nouveau pape François la semaine prochaine lors d'un séjour en Italie.

Les deux hommes doivent discuter des relations entre Israël et le Vatican et de l'amélioration des relations entre chrétiens et juifs. On ne sait pas si le nouveau pape abordera la question du monastère. (Noah Browning; Danielle Rouquié pour le service français)