La péninsule égyptienne du Sinaï jouxte la bande de Gaza et le poste-frontière de Rafah est la seule voie d'accès à Gaza pour l'aide en provenance directe de l'extérieur d'Israël. C'est également la seule sortie qui ne mène pas au territoire israélien.

Jeudi, plus de 100 camions attendaient près du point de passage du côté égyptien, mais on ne s'attendait pas à ce que l'aide entre avant vendredi, selon des sources de sécurité égyptiennes. D'autres aides sont retenues dans la ville égyptienne d'Al Arish, à environ 45 km de Rafah.

Selon un communiqué du bureau de M. Sisi, les entretiens avec le général Michael "Erik" Kurilla, chef du Commandement central des États-Unis, ont porté notamment sur "les développements dans la bande de Gaza".

"Le président a souligné les efforts de l'Égypte pour une désescalade, insistant sur l'importance des efforts concertés de la communauté internationale pour contenir la crise et arrêter son escalade dans des directions dangereuses", selon le communiqué.

La réunion au Caire, au cours de laquelle M. Kurilla a également rencontré le ministre égyptien de la défense, Mohamed Zaki, a eu lieu alors que Washington et l'Égypte s'efforcent de trouver un accord avec Israël pour permettre l'acheminement de l'aide à Gaza.

Le bureau de M. Sisi a déclaré que l'acheminement de l'aide "de manière durable" était une priorité absolue compte tenu de la détérioration des conditions humanitaires.

L'aide s'est accumulée du côté égyptien après que les bombardements israéliens, en réaction aux attaques du Hamas en Israël le 7 octobre, ont rendu le point de passage de Rafah inopérant, bien que des travaux soient attendus jeudi pour réparer les routes afin d'acheminer l'aide.

Le point de passage de Rafah est devenu un point central dans le conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas, alors qu'une crise humanitaire se développe et que des centaines de milliers de Palestiniens se dirigent vers le sud de Gaza depuis le nord de l'enclave pour échapper aux bombardements israéliens.

L'Égypte s'est alarmée à l'idée que les bombardements et le siège sans précédent de Gaza par Israël puissent forcer ses habitants à se rendre dans le sud, et a déclaré qu'elle n'autoriserait pas de nouveaux déplacements massifs de Palestiniens.

La plupart des 2,3 millions d'habitants de Gaza dépendaient de l'aide avant le début du conflit actuel, le 7 octobre, et une centaine de camions apportaient quotidiennement une aide humanitaire à l'enclave, selon les Nations unies.

Signe de son inquiétude, M. Sisi a déclaré mercredi que les Égyptiens, par millions, rejetteraient le déplacement forcé des Palestiniens dans le Sinaï, ajoutant que toute initiative de ce type transformerait la péninsule égyptienne en une base pour des attaques contre Israël.