Genève (awp) - Le groupe bancaire Reyl a dégagé en 2016 un bénéfice net de 13,1 mio CHF, en recul de 29,4% sur un an. La performance opérationnelle a pâti d'une baisse des opérations de commissions de performance, indique la banque privée genevoise jeudi. La masse sous gestion s'est étoffée de 16,5% à 13,2 mrd CHF, soutenue par des afflux nets de 1,1 mrd. Aucune prévision n'est fournie pour 2017.

Le résultat d'exploitation a enregistré une contraction de plus d'un quart (-25,8%), à 18,5 mio CHF. Epuré des commissions de performances générées par la gestion d'actifs, cet indicateur progresse de 19,8% à 18,1 mio CHF, selon les données fournies par l'établissement.

Les recettes générées par le groupe se sont étiolées de 15,8% à 100,4 mio CHF. Sans la gestion d'actifs, le produit d'exploitation gonfle de 3,1% à 99,3 mio. Parallèlement, Reyl a allégé ses charges d'exploitation de 14,6% à 78,5 mio CHF. L'effectif est resté plus ou moins stable, à 202 personnes.

Dans le détail, les opérations de commissions et de prestations de service, principale source de revenus, ont généré un produit rogné de 20%, à 81,3 mio CHF. Les activités de négoce se sont inscrites à 14,7 mio CHF, soit une progression de 1,7%. Une envolée de près de 80% est enregistrée pour les opérations d'intérêts, dont le résultat net a atteint 4,1 mio CHF.

ANNÉE MOUVEMENTÉE

La somme du bilan a pris l'ascenseur (+27%) à 848 mio CHF. Les dépôts clientèle ont bondi de 36% à 702,9 mio CHF, alors que les créances clientèle ont augmenté de près de moitié (+44,8%) à 452,2 mio CHF. Les créances sur les banques se sont étoffées de 12,3% à 220,1 mio.

En termes de capitalisation, le ratio de fonds propres durs a été renforcé de 0,7 point de pourcentage à 17,7%.

L'unité Banque Reyl & Cie a vu ses avoirs administrés progresser de 9,6% à 7,1 mrd CHF. Le résultat opérationnel a été doublé à 4,2 mio CHF et le produit d'exploitation s'est enrobé de 10,5% à 54,9 mio CHF. Le ratio de fonds propres durs s'est fixé à 18,9%.

Le groupe va continuer de se concentrer sur le perfectionnement des procédures et des contrôles internes, l'amélioration de la rentabilité des activités, affirme le directeur général (CEO) François Reyl, cité dans le communiqué.

Sur le plan judiciaire, la banque privée a connu une année mouvementée en raison du procès de Jérôme Cahuzac à Paris. En décembre dernier, la justice française a infligé une amende maximale de 1,875 mio EUR à Reyl & Cie pour avoir été "l'instrument de la dissimulation des avoirs" de l'ancien ministre français du Budget.

L'établissement genevois, reconnu coupable de blanchiment, a cependant échappé à une interdiction d'exercer toute activité bancaire en France comme l'avait demandé le parquet. Le directeur général (CEO) François Reyl a quant à lui été condamné à un an de prison avec sursis et 375'000 EUR d'amende.

La banque et François Reyl a fait appel de ces jugements. Un second procès pourrait avoir lieu d'ici 2018.

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