PARIS - Sauf énorme surprise dimanche soir, Emmanuel Macron sera élu huitième président de la Ve République à l'issue d'une campagne électorale qui a vu le naufrage des deux familles politiques françaises traditionnelles et la montée des extrêmes.

Tous les sondages, qui avaient prédit de manière très précise les résultats d'un premier tour pourtant complexe, donnent l'ancien ministre de l'Economie gagnant par une marge telle que la victoire de Marine Le Pen paraît impossible.

L'écart de 20 points entre le candidat d'En Marche ! et celle du Front national s'est même creusé depuis le vif débat de l'entre-deux-tours, mercredi soir, Emmanuel Macron étant désormais crédité d'un score supérieur à 60% des voix, malgré une participation modeste attendue.

La confusion entretenue par Marine Le Pen sur l'abandon de l'euro dans la dernière ligne droite, la brutalité assumée de sa prestation lors du débat, critiquée y compris par certains de ses soutiens, et la multiplication des appels à voter pour son adversaire ont, semble-t-il, sapé ses chances.

La candidate du Front national a revendiqué sa posture en disant jeudi soir lors de son dernier meeting avoir été "l'expression de la colère de cette majorité silencieuse".

Elle a même semblé se placer dans la perspective d'une défaite en laissant entendre qu'Emmanuel Macron pourra appliquer son programme, selon elle dangereux pour le pays. "Ma parole a été l'écho de la violence sociale qui va exploser dans ce pays", a-t-elle dit lors de son meeting.

PARIS - Le second tour de l'élection présidentielle approchant, Marine Le Pen a fait des choix qui ont brouillé son discours et son image, en particulier lors du tumultueux débat avec Emmanuel Macron qui a semé le doute dans ses rangs sur sa stature réelle.

Malentendus sur l'euro, plagiat d'un discours de François Fillon et promotion d'un cadre de la première heure accusé de négationnisme : les impairs ont rythmé la fin de campagne après une première semaine d'entre-deux-tours pourtant menée sous le signe du volontarisme et du coup d'éclat tactique.

"Nous pouvons gagner", a estimé vendredi la candidate du Front national, sur RTL.

Les instituts de sondages mesurent toutefois un tassement des intentions de vote en sa faveur et, mécaniquement, une remontée d'Emmanuel Macron, crédité de près de 25 points d'avance à deux jours du scrutin.

PARIS - Les Français adresseront un message au monde entier en élisant dimanche leur nouveau président, a déclaré François Hollande, renouvelant son soutien au favori, Emmanuel Macron.

Tous les sondages donnent l'ancien conseiller et ministre de l'Economie de François Hollande gagnant face à Marine Le Pen (Front national), avec environ 60% des voix.

"Le monde (...) se demande qu'est-ce que va faire la France, est-ce qu'elle va être conforme à son histoire, à son passé glorieux ou est-ce qu'elle va sombrer ? Moi, je le rassure", a dit le chef de l'Etat à deux jours du second tour, lors d'un discours à Campsas (Tarn-et-Garonne).

PARIS - La sécurité va être renforcée à la tour Eiffel à la suite d'une action de membres de Greenpeace qui sont parvenus vendredi matin à déployer une banderole contre le Front national sur l'édifice à deux jours du second tour de l'élection présidentielle. Les douze militants ont été arrêtés, a-t-on appris auprès de la préfecture de police.

PARIS - Le parquet de Paris a ouvert une enquête après une plainte contre X d'Emmanuel Macron pour faux, usage de faux et propagation de fausses nouvelles visant à influencer le déroulement de l'élection présidentielle.

L'ex-ministre de l'Economie et son mouvement En Marche ! accusent Marine Le Pen et ses alliés du Front national d'avoir propagé de fausses informations à son encontre.

Lors de leur débat télévisé de mercredi, la candidate du FN, qui a multiplié les attaques ad hominem, a lancé au favori des sondages : "J'espère qu'on n'apprendra pas que vous avez un compte offshore aux Bahamas."

Au même moment, des comptes Twitter réputés proches des militants pro-Donald Trump ou liés à la Russie diffusaient des messages prétendant pointer vers des documents accusant l'ex-ministre de l'Economie d'"évasion fiscale".

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LONDRES - Le Parti conservateur de Theresa May sort renforcé des élections locales qui ont eu lieu jeudi en Grande-Bretagne, remportant une centaine de sièges supplémentaires, selon les premiers résultats disponibles vendredi.

A cinq semaines des élections législatives anticipées du 8 juin, ces scrutins locaux avaient valeur de test pour la Première ministre qui s'apprête à mener les difficiles négociations du Brexit.

Près de 5.000 sièges d'élus municipaux et de comté étaient en jeu en Ecosse et dans certaines régions d'Angleterre et du Pays de Galles.

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WASHINGTON - Pour son premier déplacement à l'étranger depuis son élection à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump se rendra ce mois-ci en Israël, au Vatican et en Arabie saoudite.

Ces visites précéderont le sommet de l'Otan le 25 mai à Bruxelles puis celui du G7 en Sicile du 26 et 28 mai, où la présence du président américain était déjà annoncée. Une audience avec le pape François a été fixée le 24 mai au Vatican.

Les premières visites des présidents américains à l'étranger ont souvent une portée symbolique importante. En choisissant le Proche-Orient, le président républicain met l'accent sur sa promesse d'éradiquer l'Etat islamique et d'apporter la paix à Israël et aux Palestiniens.

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ALGER - La seule véritable inconnue dans les élections législatives organisées hier en Algérie ne portait pas sur le résultat, mais sur la participation de l'électorat.

En fin de journée, elle s'élevait à 33,53%, un niveau comparable à celui enregistré en 2012 à la même heure. Les résultats sont attendus aujourd'hui.

Au pouvoir de manière ininterrompue depuis l'indépendance en 1962, le Front de libération nationale (FLN) semble assuré de la victoire. Sur les 462 sièges de l'Assemblée nationale populaire, le FLN en détient 221. Le Rassemblement national démocratique (RND), son allié, en occupe 70.

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ASTANA - Russie, Turquie et Iran ont signé hier un protocole d'accord sur la création de zones de sécurité en Syrie auquel le gouvernement de Damas s'est dit favorable.

La délégation de l'opposition syrienne armée a quitté les pourparlers d'Astana en dénonçant un marché de dupes.

Le chef de la diplomatie kazakhe, Kaïrat Abdrakhmanov, a déclaré à l'issue de deux journées de discussions que la prochaine session de pourparlers sur la trêve en Syrie se déroulerait mi-juillet.

L'accord interdit l'usage de tous les types d'armes dans ces zones et permet l'acheminement d'aide humanitaire, a ajouté le ministère à Ankara. La Russie est disposée à y déployer des observateurs pour garantir le respect de l'accord.

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SHANGHAI - Le C919, plus gros avion de ligne jamais construit par la Chine, a réussi son vol inaugural, marquant une étape importante face au tandem Boeing-Airbus.

L'appareil, qui avait décollé de l'aéroport international Pudong de Shanghai, est revenu s'y poser après 80 minutes de vol.

Avec la mise au point de cet appareil fabriqué par la Commercial Aircraft Corporation of China (Comac), une entreprise publique, la Chine ambitionne à terme de concurrencer le Boeing 737 et l'Airbus A320.