WASHINGTON, 13 juin (Reuters) - Aussi terrible que soit la situation en Syrie, Barack Obama doit décider de la politique à suivre en fonction des intérêts des Etats-Unis et prendre garde à ne pas aggraver la situation sur le terrain, a souligné jeudi la Maison blanche.

Le président américain continue d'étudier le dossier syrien, qui devrait figurer largement au menu des discussions du sommet du G8, la semaine prochaine en Irlande du Nord, et d'envisager les options possibles, a précisé son porte-parole, Jay Carney.

"Le président et tous les membres de son équipe chargée de la sécurité nationale sont fortement préoccupés par la terrible situation qui s'aggrave de plus en plus en Syrie", a-t-il dit.

"Le président examine quelles autres options se présentent à lui, aux Etats-Unis et à nos alliés (...) et ce processus se poursuit."

"Aussi terrible que soit la situation en Syrie, il doit prendre des décisions (...) qui servent au mieux les intérêts des Etats-Unis", a poursuivi Jay Carney.

Il a ajouté que les préparatifs se poursuivaient en vue d'organiser à Genève une conférence internationale sur la Syrie mais que des discussions étaient également menées sur les moyens de venir en aide à l'opposition sur le terrain.

Les Etats-Unis ont engagé une révision de leur stratégie dans le conflit syrien mais il est toujours douteux que Washington se résolve à livrer des armes aux rebelles en lutte contre le président Bachar al Assad.

Le gouvernement Obama a revu sa position à la suite de la prise de la ville stratégique de Koussaïr par les forces gouvernementales, de l'implication de plus en plus forte du Hezbollah chiite libanais aux côtés d'Assad et des annonces de la France et du Royaume-Uni sur l'usage d'armes chimiques par les forces loyalistes.

Le premier signe de cette évolution a été le report par John Kerry d'une visite en Israël et dans les territoires palestiniens, sur lesquels le secrétaire d'Etat américain concentrait jusque-là ses efforts diplomatiques, afin de rester à Washington pour des réunions sur le conflit syrien.

Le gouvernement américain laisse cependant filtrer peu d'éléments sur la direction de cette nouvelle inflexion, qui pourrait conduire les Etats-Unis soit à livrer directement des armes, soit à gérer les livraisons d'autres pays ou encore à bombarder eux-mêmes des cibles stratégiques en Syrie. (Roberta Rampton, Mark Felsenthal et Jeff Mason; Julien Dury et Guy Kerivel pour le service français)