(Actualisé avec nouvelles citations, réaction de l'Iran, contexte)

NATIONS UNIES, 1er octobre (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mardi qu'Israël était prêt à se défendre seul pour empêcher l'Iran d'obtenir l'arme atomique, qualifiant le nouveau président iranien Hassan Rohani de "loup déguisé en agneau".

Dans un discours au ton combatif prononcé devant l'assemblée générale des Nations unies, Benjamin Netanyahu a eu des propos très durs à propos de Hassan Rohani, qui a donné des signes d'ouverture ces derniers jours en direction des dirigeants occidentaux.

Lundi déjà lors d'une réception à la Maison blanche, trois jours après le coup de téléphone "historique" entre Barack Obama et Hassan Rohani, le Premier ministre israélien avait exhorté le président américain à maintenir les sanctions frappant l'Iran, voire à les durcir au cas où Téhéran poursuivrait ses activités nucléaires lors de la prochaine série de pourparlers prévue avec les Occidentaux. (voir )

Il avait également promis de maintenir "toutes les options sur la table", y compris le recours éventuel à des frappes militaires.

"Rohani ne ressemble pas à Ahmadinejad", a déclaré Benjamin Netanyahu mardi, à propos du prédécesseur de Rohani, Mahmoud Ahmadinejad.

"Mais, quand il s'agit du programme d'armement nucléaire de l'Iran, la seule différence entre eux est celle-ci : Ahmadinejad était un loup habillé en loup (alors que) Rohani est un loup déguisé en agneau. Un loup qui pense qu'il peut embobiner la communauté internationale", a déclaré le Premier ministre israélien.

"Comme tout un chacun, j'aimerais qu'on puisse le croire sur parole, mais nous devons nous concentrer sur les actes", a ajouté Benjamin Netanyahu.

"BUT PACIFIQUE"

Accusé d'avoir des ambitions nucléaires en matière militaire, l'Iran affirme que son programme n'a que des visées pacifiques, notamment la production d'électricité.

"Ne relâchez pas la pression (sur l'Iran)", a lancé le chef du gouvernement à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, en estimant que le seul accord possible avec Téhéran était "le démantèlement complet du programme d'armement nucléaire iranien".

Depuis son entrée en fonction en août, Hassan Rohani, un religieux perçu comme relativement pragmatique, prône un "dialogue" constructif avec les Etats-Unis. Ces derniers semblent prêts à saisir cette opportunité pour tenter de régler le contentieux lié au programme nucléaire iranien.

L'esquisse du dégel irano-américain a alarmé Israël, un Etat qui accuse la République islamique de chercher à jouer la montre et à obtenir un allègement des sanctions de manière à poursuivre ses activités nucléaires militaires supposées.

"Je veux qu'il n'y ait aucune confusion à ce stade, a lancé le chef du gouvernement israélien mardi. Israël ne permettra pas à l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire. Si Israël est contraint d'agir seul et bien Israël agira seul. Cependant, en agissant seul, (...) nous en défendrons beaucoup, beaucoup d'autres".

Répondant au discours de Benjamin Netanyahu, Khodadad Seifi, un membre de la délégation iranienne à l'Onu, a rejeté les allégations israéliennes et a dit devant l'Assemblée générale que l'Iran était "pleinement engagé" par ses obligations en matière de non prolifération nucléaire.

"Toutes les activités nucléaires iraniennes sont et ont toujours été exclusivement à but pacifique", a-t-il dit. "l'Iran continue à pleinement coopérer avec l'AIEA", a-t-il ajouté à propos de l'Agence internationale de l'énergie atomique basée à Vienne. (Louis Charbonneau et Dan Williams, Pascal Liétout, Bertrand Boucey, Jean-Loup Fievet et Danielle Rouquié pour le service français)