13 janvier (Reuters) - Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réfuté dimanche les allégations de son prédécesseur Ehud Olmert, qui l'accuse d'avoir englouti inutilement onze milliards de shekels (deux milliards d'euros) dans les préparatifs d'une intervention militaire en Iran.

L'ancien chef de file du parti centriste Kadima a dénoncé vendredi sur l'antenne de la deuxième chaîne de télévision israélienne des "lubies sécuritaires illusoires qui n'ont pas été mises en oeuvre et ne le seront pas".

Ehud Olmert n'a pas parlé nommément de l'Iran, mais ses propos, tenus à quelques jours des élections législatives du 22 janvier, laissent peu de doutes.

Le gouvernement israélien, qui, comme les puissances occidentales, soupçonne l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, a menacé à plusieurs reprises de recourir unilatéralement à la force contre ses installations nucléaires faute de progrès sur le plan diplomatique. Benjamin Netanyahu, dont le Likoud est largement en tête des intentions de vote, a fixé la limite à la mi-2013.

"L'an dernier, ils (les dirigeants israéliens) ont effrayé le monde entier et, pour finir, rien n'a été fait", a déclaré l'ancien premier ministre, aux affaires de 2006 à 2009.

L'actuel chef du gouvernement a jugé ses propos "étranges et irresponsables".

"Je ne préciserai le montant de nos dépenses de défense. Je dirai seulement que nous avons développé des capacités offensives et défensives pour des théâtres proches et éloignés et je pense qu'il s'agit d'investissements très importants pour l'Etat d'Israël", a-t-il poursuivi, au micro de la radio militaire.

Le gouvernement, a répété Benjamin Netanyahu, "doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher l'Iran de se doter d'un arsenal nucléaire", ce qui restera sa "priorité numéro un" après sa reconduction.

Ehud Olmert, qui ne sera pas candidat le 22 janvier, a démissionné après avoir été mis en cause dans des affaires de corruption. Il a été condamné cet été à un an de prison avec sursis et à une amende de 75.300 shekels (15.000 euros) pour abus de confiance et reste poursuivi pour l'attribution jugée suspecte d'un marché immobilier. (Ori Lewis, Jean-Philippe Lefief pour le service français)