JÉRUSALEM, 30 juin (Reuters) - Israël ne cherche pas à aider les Kurdes d'Irak à obtenir l'indépendance, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman en réaction au soutien affiché dimanche par Benjamin Netanyahu à un Etat kurde.

"L'avenir de l'Irak est entre les mains de ceux qui y vivent et Israël n'a aucun intérêt à s'impliquer en faveur d'une ou l'autre solution, ou à donner des conseils", a dit le chef de la diplomatie israélienne pendant une visite à Berlin, selon son porte-parole.

Avigdor Lieberman a cependant ajouté que "la réalité, telle qu'elle se dessine aujourd'hui, c'est qu'il existe déjà de facto un Etat kurde".

Les 30 millions de Kurdes, répartis entre l'Irak, la Syrie, l'Iran et la Turquie ont maintenu depuis les années 1960 des liens discrets avec Israël, qui voit en eux un allié face aux pays arabes.

Dimanche, Benjamin Netanyahu a pris ses distances avec les Etats-Unis, qui militent pour un Irak uni, en jugeant qu'il est du "devoir" d'Israël de "soutenir l'aspiration à l'indépendance des Kurdes (...) qui ont apporté la preuve de leur modération politique" en tenant à l'écart du conflit entre sunnites et chiites qui déchire l'Irak.

(Dan Williams; Tangi Salaün pour le service français)