JERUSALEM, 7 février (Reuters) - Benjamin Netanyahu s'est entretenu jeudi avec le centriste Yair Lapid, dont le parti laïc a créé la surprise en terminant deuxième des récentes élections législatives, pour tenter de le convaincre de participer à une large coalition gouvernementale qui permettrait à Israël de dépasser ses clivages religieux.

Yesh Atid, le parti récemment formé par l'ancien journaliste de télévision, a obtenu 19 des 120 sièges de la Knesset, tandis que l'alliance entre le Likoud de Benjamin Netanyahu et Israël-Beitenou de son ancien chef de la diplomatie Avigdor Lieberman en a remporté 31, en recul de 11 sièges par rapport au scrutin précédent.

Le Premier ministre, auquel le président Shimon Peres a confié le week-end dernier la tâche de former un nouveau gouvernement, a besoin de 61 sièges pour former une coalition majoritaire et dispose de 42 jours pour y parvenir.

"La réunion s'est déroulée dans une très bonne atmosphère", ont assuré Likoud-Beitenou et Yesh Atid dans un bref communiqué conjoint. "Il a été convenu qu'une nouvelle réunion entre les deux (formations) aurait lieu prochainement."

Yair Lapid, dont le slogan en faveur d'un "partage équitable du fardeau" a séduit les électeurs lassés des exemptions militaires dont bénéficient les étudiants ultra-orthodoxes et des aides généreuses accordées aux familles nombreuses religieuses, a laissé entendre qu'il pourrait devenir Premier ministre si Benjamin Netanyahu ne parvenait pas à former un gouvernement stable.

Ce dernier espère pourtant l'attirer dans une coalition qui, en dépendant moins des partis ultra-orthodoxes, lui permettrait de projeter une image plus modérée et d'améliorer sa relation avec les Etats-Unis.

"Les électeurs voulaient que Netanyahu soit Premier ministre et que Lapid soit son principal partenaire", a assuré le vice-Premier ministre Silvan Shalom à la radio de l'armée israélienne avant la réunion entre les deux hommes.

"Et les électeurs voulaient aussi que ce soit un gouvernement d'union nationale (...). Donc, nous souhaitons que tout le monde y participe", a-t-il résumé. (Jeffrey Heller; Tangi Salaün pour le service français)