LE CAIRE, 6 juillet (Reuters) - Au moins 24 personnes ont été tuées vendredi en Egypte, où les islamistes ont manifesté en nombre contre l'éviction du président Mohamed Morsi.

Les affrontements les plus meurtriers se sont produits à Alexandrie, la deuxième ville du pays. Ils ont fait douze morts et 200 blessés, selon le chef des services d'urgence de la ville.

Au Caire, cinq personnes ont été tuées lors des affrontements entre des centaines de partisans et d'adversaires de Morsi qui se sont battus dans le centre de la capitale.

Ces violents incidents, au soir de la journée de mobilisation du camp islamiste, se sont poursuivis pendant plusieurs heures.

En tout début de soirée, des manifestants islamistes s'étaient rassemblés près du siège de la radiotélévision publique, sur les rives du Nil, à moins d'un kilomètre de la place Tahrir, épicentre de la mobilisation des anti-Morsi.

De brèves échauffourées ont éclaté sur le pont du 6-Octobre entre des groupes de manifestants très mobiles.

Des journalistes de Reuters ont entendu des coups de feu à plusieurs reprises tandis que la télévision publique diffusait des images de manifestants se lançant des pierres ou des fusées éclairantes.

Le calme est revenu en fin de soirée lorsque l'armée a déployé des blindés et des véhicules de transport de troupes en fin de soirée.

Dans le nord du Sinaï, cinq policiers ont été tués par balles dans des incidents distincts à El Arish, sans que l'on sache avec précision si ces attaques, qui avaient débuté la veille au soir, sont liées à la situation politique qui prévaut depuis la destitution de Morsi par l'armée.

Le Sinaï, où opèrent des groupes islamistes sans doute liés à Al Qaïda ainsi que des réeaux de contrebande avec la bande de Gaza voisine, est en effet en proie à une instabilité récurrente et le pouvoir égyptien a dû mal à rétablir son autorité depuis le renversement d'Hosni Moubarak, en février 2011.

Les victimes de la journée de vendredi viennent s'ajouter au bilan d'un mois de manifestations et de violences politiques qui ont culminé cette semaine. Les morts se comptent en dizaines. (Haitham Fahmy, Patrick Werr, Paul Taylor et Amr Abdallah Dalsh; Henri-Pierre André pour le service français)