PARIS - Les députés ont approuvé aujourd'hui par 454 voix contre 80 le projet de réforme de la SNCF, dont les termes sont à l'origine d'une grève des cheminots d'une longueur inédite et qui constitue un test de la détermination d'Emmanuel Macron à mener des réformes.

Le projet de loi "pour un nouveau pacte ferroviaire" passera entre les mains des sénateurs à partir du 23 mai en commission et du 29 mai en séance. Le gouvernement espère un vote définitif sur ce texte "au plus tard début juillet", précise-t-on au ministère des Transports.

D'abord divisé sur le sujet, le groupe Les Républicains (LR), constitué d'une centaine de députés, a finalement décidé de voter en faveur du texte tout en demandant au gouvernement des avancées en matière de financement de la dette de la SNCF et des garanties sur le maintien des "petites lignes" ferroviaires.

L'opposition de gauche (communistes, Nouvelle gauche, France insoumise) a voté contre le projet de loi, approuvé en revanche par le MoDem et le groupe UDI, Actifs et Indépendants.

PARIS - Le taux de déclarations de grévistes dans les trains s'élève pour la journée de demain à 32%, soit 16 points de moins que lors de la première journée de conflit, il y a deux semaines, ont fait savoir aujourd'hui les dirigeants de la SNCF.

Les chiffres "baissent assez sensiblement", à la fois pour les conducteurs, les aiguilleurs et les contrôleurs, les trois métiers principalement soumis à l'obligation de fournir une déclaration préalable à toute mobilisation, a déclaré le directeur général adjoint, Mathias Vicherat.

Concernant les seuls conducteurs, le taux passe de 77% enregistrés le 3 avril à 63% prévus mercredi, qui marque le début du quatrième épisode de grève intermittente organisée à l'appel des quatre syndicats représentatifs.

Le trafic sera de nouveau perturbé, mais moins durement qu'aux premiers jours du conflit, selon les prévisions communiquées par la direction. Deux trains sur cinq circuleront sur les lignes de TER et de transilien, un train sur quatre sur les lignes Intercités, trois sur quatre pour les liaisons internationales et un TGV sur trois devrait rouler, là encore selon la direction.

Par comparaison, seul un train sur huit circulait le 3 avril sur les liaisons à grande vitesse.

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BEYROUTH - Des inspecteurs de l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sont arrivés aujourd'hui à Douma, alors que la France exhortait Damas et Moscou à leur accorder un "accès complet, immédiat et sans entraves".

Les experts ont été dépêchés en Syrie samedi pour inspecter cette localité de la Ghouta orientale, à l'est de Damas, où un bombardement à l'arme chimique aurait eu lieu le 7 avril. Etats-Unis, France et Grande-Bretagne, qui l'imputent aux forces fidèles à Bachar al Assad, ont procédé samedi à des frappes de représailles. Les inspecteurs de l'OIAC devaient entamer leur mission hier à Douma, mais l'ambassadeur britannique à l'OIAC a annoncé le même jour que la Russie et la Syrie ne les avaient pas autorisés à s'y rendre.

Pour son homologue américain, les forces russes pourraient avoir cherché à faire disparaître les traces d'un recours aux armes chimiques, des soupçons également exprimés mardi à Paris. A Moscou, on assure que le report des inspections de l'OIAC est dû aux frappes occidentales.

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STRASBOURG - Emmanuel Macron a appelé aujourd'hui devant le Parlement européen à refuser "l'Europe de l'habitude" et à dépasser les clivages traditionnels, en écho à son désir de bouleverser les équilibres politiques lors des élections européennes de mai 2019.

Face à lui dans l'hémicycle strasbourgeois, les présidents des grands groupes politiques ont souligné la difficulté qu'il aurait à faire triompher ses idées de réformes, qui se heurtent à de fortes résistances dans nombre d'Etats membres.

"Il y en a beaucoup qui aujourd'hui pensent qu'on peut continuer à préférer les confrontations habituelles, les certitudes d'hier (...), les divisions bien connues et bien concertées", a dit le président français.

Face à des menaces existentielles pour l'Europe, "je ne veux pas appartenir à une génération de somnambules", a-t-il proclamé, disant l'urgence de sensibiliser les citoyens à l'importance du prochain scrutin européen.

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PARIS - Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a défendu aujourd'hui devant une assemblée nationale française en partie sceptique le traité international de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (Ceta), entré en vigueur l'an dernier.

Dans un discours au Palais-Bourbon, une première pour un chef de gouvernement canadien, celui qui dirige son pays depuis 2015 a vanté les mérites d'un accord qui "produit déjà ses effets", au grand dam des élus communistes, de La France insoumise et du Front national.

Dans les rangs communistes, des élus ont arboré un badge sur lequel on pouvait lire "Stop Ceta". Et nombre d'élus mécontents ne l'ont pas applaudi à la fin.

Interrogé par Reuters, le député communiste André Chassaigne a déploré un discours faisant la part belle "au Ceta, au libre-échange et au libéralisme qui doit l'emporter sur tout".

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PARIS - Plusieurs responsables syndicaux d'Air France ont rejeté aujourd'hui l'"accord final" soumis la veille par la direction, laissant présager un nouveau durcissement du mouvement de grèves qui dure depuis février.

L'intersyndicale, qui regroupe dix organisations, se réunira jeudi pour décider de la suite à donner à la série de grèves qui ont déjà coûté 220 millions d'euros à Air France, en comptant les journées de ce mardi et de mercredi.

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PEKIN - L'économie chinoise a progressé au premier trimestre sur un rythme annuel de 6,8%, légèrement plus élevé que prévu, soutenue par la consommation des ménages, les exportations et les investissements immobiliers, d'après les statistiques officielles publiées aujourd'hui.

La solidité de la deuxième économie mondiale devrait continuer de soutenir la croissance mondiale un certain temps, même si les tensions commerciales entre Pékin et Washington pourraient coûter des milliards de dollars aux entreprises.

Mais les économistes estiment toujours que l'économie chinoise marquera le pas dans les prochains trimestres. Pékin oblige les autorités locales à revoir à la baisse leurs projets d'infrastructures pour réduire leur endettement et le marché immobilier ralentit en raison d'une réglementation plus stricte destinée à lutter contre la spéculation.