Le ministre britannique des finances, Jeremy Hunt, a présenté des propositions visant à débloquer au moins 50 milliards de livres (64 milliards de dollars) d'investissements afin de renforcer la compétitivité de Londres en tant que centre financier mondial.

Les réformes dites "Mansion House" s'inscrivent dans le cadre des plans lancés l'année dernière pour tirer parti de la liberté du Royaume-Uni d'élaborer ses propres règles financières après avoir quitté l'Union européenne.

POURQUOI LES PENSIONS SONT-ELLES AU CENTRE DE L'ATTENTION ?

Le ministère des finances estime qu'une partie des milliards de livres sterling des fonds de pension, actuellement investis dans des actifs sûrs tels que les obligations d'État, offriraient de meilleurs rendements aux épargnants s'ils étaient investis dans des start-ups non cotées en bourse.

Les entreprises cotées à l'AIM de la Bourse de Londres et au marché de croissance de l'Aquis Exchange seraient également éligibles.

L'un des objectifs est de canaliser les fonds de pension vers les jeunes entreprises de fintech, de sciences de la vie et autres entreprises en croissance - mais pas vers les infrastructures ou l'immobilier - afin qu'elles puissent prendre de l'ampleur et être cotées en bourse en Grande-Bretagne, plutôt qu'à New York comme l'a fait le concepteur de puces ARM.

Le secteur des pensions est très fragmenté et la Grande-Bretagne veut copier des pays comme l'Australie et le Canada - éventuellement par le biais de fusions obligatoires - où les fonds de pension se sont combinés pour créer des géants dotés d'une plus grande puissance de feu en matière d'investissement.

Au cours des 12 prochains mois, neuf fonds de pension opérant en Grande-Bretagne se sont volontairement engagés à investir 5 % de leurs fonds dans des entreprises en croissance d'ici à 2030.

De nombreux épargnants des fonds de pension à cotisations directes sont à des années de la retraite, ce qui facilite les changements sans mettre en péril leurs pensions.

La Grande-Bretagne examinera également s'il est nécessaire de créer un nouveau véhicule pour permettre aux régimes d'investir sur les marchés privés.

QU'EST-CE QUE LE DÉGROUPAGE ?

Le gouvernement a déclaré qu'il chercherait à supprimer la règle de "dégroupage" héritée de l'UE. Cette règle oblige les banques à préciser ce qu'elles facturent aux gestionnaires d'actifs pour la sélection des actions et d'autres recherches sur les entreprises.

Auparavant, ces frais étaient "regroupés" avec ceux liés à l'exécution des transactions.

Les détracteurs de cette règle l'accusent d'être à l'origine d'une baisse de la recherche sur les petites entreprises et d'une diminution des cotations. Mais l'AFME, l'organisme du secteur des marchés, affirme qu'il n'a vu aucune preuve que la règle est responsable de la diminution de la recherche et que la tendance à la diminution des cotations est antérieure à la règle de 2018.

Une étude a proposé une nouvelle plateforme de recherche comme guichet unique pour les entreprises à la recherche d'experts en recherche.

POURQUOI UNE NOUVELLE PLATEFORME DE NÉGOCIATION ?

La plate-forme de négociation intermittente proposée serait lancée par la Bourse de Londres en 2024.

Le ministère des finances a déclaré qu'il s'agirait de la première plateforme au monde à combler le fossé entre les marchés publics cotés et les entreprises privées.

Les entreprises privées pourraient vendre leurs actions aux enchères pour gagner en envergure tout en restant privées et en évitant les contraintes réglementaires d'une cotation en bourse ou de devoir se vendre à un rival plus important.

EN QUOI L'ACHAT D'ACTIONS SERA-T-IL PLUS FACILE ?

La Grande-Bretagne rendra la négociation d'actions plus efficace en mettant fin à l'utilisation de traces écrites pour l'enregistrement des transactions officielles.

Les restrictions imposées par l'Union européenne sur les lieux où les investisseurs peuvent négocier des actions dans le monde entier seront supprimées, tandis que les prospectus utilisés par les entreprises pour commercialiser leurs actions et leurs obligations seront simplifiés.

QUELLE EST LA PROCHAINE ÉTAPE ?

Le gouvernement organisera des consultations publiques sur certaines des réformes des retraites proposées, tandis que les régulateurs ont déjà le pouvoir de mettre en œuvre d'autres changements, tels que les règles relatives à la recherche.

Des élections nationales devraient avoir lieu en Grande-Bretagne l'année prochaine, le parti travailliste de l'opposition étant en tête des sondages d'opinion. Les représentants du parti travailliste ont soutenu certaines politiques du gouvernement conservateur, comme la réforme des retraites, qui traîne depuis longtemps. (1 $ = 0,7822 livre)