LONDRES/BRUXELLES - La Grande-Bretagne et l'Union européennes ne sont pas parvenues à s'entendre sur la question de la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, au terme de nouvelles négociations-marathon, organisées hier à trois jours d'un Conseil européen crucial pour les conditions du divorce.

Selon quatre sources bruxelloises interrogées par Reuters, les deux parties ont même souhaité marquer une pause dans les négociations, qui ne pourront donc aboutir avant ce sommet.

"Le Royaume-Uni est toujours déterminé à faire des progrès lors du Conseil européen d'octobre", assure toutefois le ministère britannique du Brexit, dans un communiqué.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des "27" pays décidés à rester membres de l'UE doivent se retrouver mercredi pour un dîner à Bruxelles et la Première ministre britannique Theresa May les rejoindra jeudi.

"Malgré d'intenses efforts, certains problèmes clés sont toujours en suspens, notamment la clause de sauvegarde (...) afin d'éviter une frontière dure" entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, a reconnu dans la soirée Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE, sur Twitter après avoir reçu Dominic Raab, ministre britannique du Brexit.

Les ambassadeurs des 27 autres Etats membres ont par ailleurs été convoqués pour une réunion distincte, ce qui a fait dire à certains qu'un accord était en vue. L'information a ensuite été démentie.

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DUBAI - L'Arabie saoudite a prévenu hier qu'elle riposterait à toute sanction économique qui pourrait lui être infligée dans le cadre de l'affaire de la disparition du journaliste dissident Jamal Khashoggi, rapporte l'agence officielle SPA en citant un responsable saoudien anonyme.

Le royaume wahhabite répondra à toute mesure le visant par des mesures encore plus forte, a dit ce responsable, ajoutant: "L'économie saoudienne a un rôle vital et influent pour l'économie mondiale."

Le responsable faisait sans doute allusion la production de pétrole que Ryad a déjà dû augmenter pour compenser la baisse des exportations de brut iranien sous l'effet du rétablissement des sanctions américaines.

Donald Trump a assuré samedi que Washington infligerait à l'Arabie saoudite une "punition sévère" si son implication - qu'elle dément - dans la disparition de Jamal Khashoggi, qui vivait en exil aux Etats-Unis, est établie.

Signe de sa volonté de trouver une solution diplomatique à cet incident, le roi Salman d'Arabie saoudite a téléphoné au président turc Recep Tayyip Erdogan, a rapporté dimanche soir l'agence de presse saoudienne, afin de le remercier d'avoir salué la proposition saoudienne visant à former un groupe de travail sur la disparition de Khashoggi.

La France, le Royaume Uni et l'Allemagne ont demandé hier à l'Arabie saoudite et la Turquie une "enquête crédible" sur la disparition de Jamal Khashoggi.

Paris, Londres et Berlin "prennent cette affaire très au sérieux", lit-on dans leur communiqué.

"Toute la lumière doit être faite sur la disparition" du journaliste, ajoutent-ils. "Une enquête crédible est nécessaire pour établir la vérité au sujet de ce qui s'est passé et, le cas échéant, pour identifier les responsables de la disparition de Jamal Khashoggi et leur demander des comptes."

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BERLIN - L'Union chrétienne sociale (CSU), alliée bavaroise de la CDU d'Angela Merkel, a subi hier son plus grave revers électoral depuis 1950 lors d'élections régionales dont le résultat, favorable à l'extrême droite et aux Verts, pourrait attiser les tensions au sein de la coalition au pouvoir à Berlin.

La CSU a obtenu 37,3% des voix, selon les résultats provisoires. Elle perdrait ainsi sa majorité absolue pour la deuxième fois seulement depuis 1962, ce qui risque de semer la discorde au sein d'un parti qui était déjà un partenaire difficile pour la chancelière allemande.

Le mouvement conservateur va maintenant devoir former une coalition, ce qui confine à l'humiliation.

Les Verts, favorables à l'immigration, thème-phare du scrutin, doublent leur score avec 17,8%. Ils sont suivis par Alternative pour l'Allemagne (AfD), parti d'extrême droite qui fait son entrée au parlement régional avec 10,7% des voix.

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ISTANBUL - L'accident d'un camion transportant des migrants a fait 22 morts dont des enfants hier dans la province d'Izmir, dans l'ouest de la Turquie, rapporte l'agence Anatolie.

Le camion est tombé dans un canal d'irrigation situé à une vingtaine de mètres en contrebas d'une autoroute, selon les images diffusées par l'agence officielle.

D'après l'agence privée Demiroren (DHA), les victimes sont des étrangers qui avaient payé des passeurs pour se rendre en bateau sur l'île grecque de Samos, au large d'Izmir, un des principaux points d'entrée des réfugiés dans l'Union européenne pendant la crise de l'été 2015.

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AMMAN/BEYROUTH - Le poste-frontière de Nassib, principal point de passage à la frontière entre la Jordanie et la Syrie fermé depuis trois ans, va rouvrir partiellement aujourd'hui, ont annoncé hier les deux pays.

Le poste, dont les rebelles syriens s'étaient emparés en 2015, a été repris en juillet par les forces gouvernementales et des négociations ont été entamés en septembre avec Amman en vue de sa réouverture.

Avant que le conflit syrien éclate en 2011, plusieurs milliards de dollars de marchandises transitaient par ce point de passage essentiel pour l'économie de la Syrie et de la région. Le ministre libanais de l'Economie l'a qualifié en juillet "d'artère vitale" pour son pays.

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PARIS - Le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a proposé le "label" LFI aux transfuges du Parti socialiste, y compris dans la perspective des élections européennes de mai 2019.

Deux figures de l'aile gauche du PS, le député européen Emmanuel Maurel et la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, ont annoncé ces derniers jours qu'ils faisaient scission en emmenant avec eux des centaines de militants, cadres et élus du parti.

Marie-Noëlle Lienemann a dit travailler avec Emmanuel Maurel à la fondation d'un nouveau parti, tout en se rapprochant de LFI avec laquelle ils envisagent de faire liste commune pour les européennes.

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PARIS - Le multilatéralisme monétaire et financier tient bon malgré les tensions commerciales mondiales, estime le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Dans une interview publiée aujourd'hui par le Figaro, il souligne que les pays membres du Fonds monétaire international (FMI) ont réaffirmé lors de leur réunion de Bali qu'ils n'utiliseraient pas les taux de change à des fins compétitives. (Full Story)

"Les Chinois et les Américains ont à nouveau signé cet engagement", dit-il. "Le multilatéralisme commercial est en danger mais le multilatéralisme monétaire et financier tient bon."

Il note aussi que le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a confirmé la politique de relèvement progressif des taux de la banque centrale américaine, critiquée par le président Donald Trump.

Interrogé sur les dernières prévisions du FMI sur la croissance mondiale, il récuse l'idée qu'elle soient trop optimistes et les juge "cohérentes" avec celles de la Banque de France, même si "les risques ont évidemment augmenté."