SEOUL/TOKYO, 25 novembre (Reuters) - La Corée du Sud et le Japon ont échangé des critiques et livré des récits contradictoires lundi sur les contours de leur accord pour préserver un pacte primordial de partage de renseignements, soulignant la fragilité des liens entre les deux alliés des Etats-Unis dans la région.

Après des mois de froid diplomatique, la Corée du Sud a décidé vendredi de suspendre sa décision de mettre fin à l'accord général sur la sécurité du renseignement militaire entre les deux pays, le GSOMIA, ouvrant la voie à des discussions bilatérales à haut niveau ministériel.

Séoul affirme que Tokyo lui a demandé pardon pour avoir annoncé que les restrictions japonaises sur les exportations vers la Corée du Sud de trois composants essentiels à l'électronique grand public ne seraient pas levées, une annonce "divergente" de l'accord conclu entre les deux voisins selon des représentants sud-coréens.

Un porte-parole de la Maison bleue (présidence sud-coréenne) a démenti lundi un article du journal Yomiuri citant un représentant du ministère japonais des Affaires étrangères qui nie que Tokyo a présenté des excuses à Séoul.

"Pour clarifier une nouvelles fois les choses, nous nous sommes plaints et le Japon a demandé pardon", a dit Yoon Do-han. "Nous connaissons la vérité".

Moins de deux heures plus tard, le porte-parole du gouvernement à Tokyo a contredit les commentaires du représentant sud-coréen, indiquant que les restrictions sur les exportations étaient "complètement indépendantes" du GSOMIA.

"Il n'est pas productif de commenter chaque remarque de la Corée du Sud, mais il est faux que le gouvernement japonais a demandé pardon", a déclaré Yoshihide Suga lors d'un point de presse.

Un haut représentant de la présidence à Séoul, qui s'exprimait dimanche sous couvert d'anonymat, s'était ému que la presse japonaise rapporte des propos du Premier ministre Shinzo Abe selon lesquels Tokyo n'avait fait "aucune concession" et que la Corée du Sud avait "simplement cédé à la très forte pression" des Etats-Unis. (Hyonhee Shin à Séoul, Makiko Yamazaki à Tokyo; Jean Terzian pour la version française)